Cette annonce est un pavé dans la mare au moment où les relations sont de plus en plus tendues entre M. Gantz, chef de file du parti centriste « Bleu-Blanc » et M. Netanyahu, son ancien rival politique avec lequel il a conclu un accord de coalition, et que le spectre de nouvelles élections est fréquemment évoqué.
La police israélienne soupçonne des responsables civils et militaires de corruption s’agissant de la vente de sous-marins militaires du géant industriel allemand ThyssenKrupp pour environ deux milliards de dollars (1,6 milliard d’euros).
Une commission gouvernementale rendra ses conclusions sur ce dossier sous quatre mois, a annoncé dimanche le ministère de la Défense dans un communiqué, précisant que les conclusions seraient dévoilées au public « de façon transparente ».
« Au vu des consultations qu’il a menées et des dernières informations qu’il a obtenues, (Benny) Gantz est arrivé à la conclusion qu’une commission d’enquête du ministère de la Défense pourrait mettre en lumière une partie des processus ayant conduit à l’achat des sous-marins », précise le texte.
Parmi les personnalités sur la sellette dans cette affaire figure l’avocat de M. Netanyahu, David Shimron.
Lors de la campagne électorale pour les dernières législatives au printemps dernier, Benny Gantz avait directement accusé le Premier ministre Netanyahu, inculpé pour corruption dans trois affaires, d’avoir touché 16 millions de shekels (3,9 millions d’euros) grâce à la vente de ces sous-marins.
Le procureur général d’Israël a toutefois estimé ne pas avoir de raison d’ouvrir une procédure criminelle contre M. Netanyahu dans cette affaire, évoquée ces derniers mois dans les manifestations hebdomadaires contre le Premier ministre.
Les proches de M. Netanyahu au sein du Likoud, son parti de droite, ont accusé M. Gantz d’utiliser le dossier à des fins électorales.
« La décision de Gantz de créer une commission sur l’affaire des sous-marins est une provocation contre le Likoud », a estimé sur Twitter le député Miki Zohar, proche allié de M. Netanyahu.
« Gantz sait que Netanyahu n’a rien à voir dans cette histoire et il s’efforce quand même de salir son nom tout en mettant en danger la coalition (…) Gantz traîne de force Israël vers de nouvelles élections en pleine crise », a-t-il ajouté.
Benjamin Netanyahu est le premier chef de gouvernement de l’histoire d’Israël à faire face à des accusations criminelles en cours de mandat, dans trois affaires différentes.
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THYSSENKRUPP