Parmi les 353 migrants se trouvent également ceux secourus ces derniers jours par le navire affrété par l’artiste de rue britannique Banksy.
« Près de deux semaines sont passées depuis notre première opération de secours et les personnes à bord, dont des femmes et des enfants, sont désormais épuisées », avait écrit plus tôt dans la journée l’ONG allemande sur son compte Twitter.
Les migrants à bord du Sea-Watch 4 ont été secourus au cours de trois opérations distinctes, dont celle effectuée par le Louise Michel, un bateau de sauvetage de 30 mètres sponsorisé par le mystérieux artiste Banksy.
Dans le même temps, à l’hôpital Cervello de Palerme, tout proche, une mère immigrée qui a été testée positive au Covid-19 et son nouveau-né étaient en cours de traitement mercredi, a indiqué l’agence de presse ANSA.
La femme, qui avait commencé le travail d’accouchement mardi dans le centre d’accueil de migrants sur l’île de Lampedusa, avait été embarquée sur un hélicoptère pour être transférée à Palerme, mais elle a accouché pendant le vol.
Les récentes arrivées de centaines de migrants chaque jour alimentent la colère des responsables de Lampedusa et de la Sicile, alors que l’épidémie de Covid-19 complique la situation.
Le président de la région Sicile, Nello Musumeci (droite), et le maire de Lampedusa, Toto Martello, ont rencontré le Premier ministre italien Guiseppe Conte mercredi soir à Rome pour en discuter.
« A Lampedusa il y a la tension tous les jours, l’économie s’écroule, les images sont celles d’une île en guerre », a déclaré à la presse M. Martello à l’issue de la rencontre.
Selon des participants à cette rencontre, cités par les agences, M. Conte a promis deux navires supplémentaires d’ici 48 heures pour évacuer tous les migrants de Lampedusa.
Il a également assuré que le paiement des taxes et impôts par l’île serait suspendu. « La souffrance économique, et pas seulement celle-ci, mérite une réponse forte de l’Etat », a-t-il dit, selon les mêmes sources.
« Nous sommes conscients des difficultés que vous vivez et de la nécessité d’étudier ensemble les solutions les plus efficaces contre ces difficultés. Nous savons aussi que le phénomène (migratoire, ndlr) est depuis toujours compliqué et que les slogans ne suffisent pas pour l’affronter », a-t-il ajouté.
Du 1er août de l’année dernière au 31 juillet de cette année, plus de 21.600 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes, soit une hausse d’environ 150% par rapport aux quelque 8.700 débarquements de l’année précédente, selon les données officielles.
Malgré cette forte augmentation, le nombre d’arrivées de migrants est encore nettement inférieur aux chiffres des années précédentes, lorsque Rome n’avait pas encore signé un accord avec la Libye pour que ses garde-côtes empêchent les départs de migrants.