Le coût de cette tour en aluminium avait aussi suscité la controverse. Il atteint finalement 4,6 millions d’euros, incluant le câblage sous le sable du lagon ainsi que le montage et le démontage estimés à 250.000 euros pour chaque compétition.
« Cette tour pourra même être utilisée sur d’autres spots, dans l’eau, sur terre ou en montagne, mais il faudra des fondations », a précisé James Cowan, directeur de l’IJSPF, l’Institut de la Jeunesse et des Sports de Polynésie française.
« Les câbles ont été positionnés dans un coffret hermétique non visible, sous l’eau, et on les laisse en place », a-t-il ajouté.
L’augmentation des frais de montage et de démontage fragilise toutefois l’organisation de la Tahiti Pro, une étape majeure du circuit mondial de surf, qui ne peut être jugée depuis la plage.
« La WSL (World Surf League, ndlr) ne voudra jamais payer ce prix-là » pour l’utiliser, a estimé Moana David, un surfeur réputé de Teahupo’o qui avait supervisé le montage de la tour.
Sollicité, le ministère des Sports local n’a pas souhaité réagir.
Les associations locales de protection de l’environnement avaient de leur côté déploré, fin 2023, la construction de cette tour en aluminium, plus haute que la précédente tour en bois.
La contestation avait atteint son apogée en décembre, avec la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux: une militante avait filmé une barge de chantier en train de briser accidentellement des blocs de corail. Une pétition contre la nouvelle tour avait obtenu plus de 250.000 signatures et le soutien de grands noms du surf.
Le président polynésien Moetai Brotherson avait même envisagé de délocaliser l’épreuve sur une autre vague. Il s’était ensuite engagé à réduire la taille et le poids de la tour et à faire superviser le chantier par des figures du surf local.
L’édifice avait finalement pu être érigé sans incident début 2024 et servir en mai pour l’une des étapes du circuit mondial, la Shiseido Tahiti Pro, puis pour les JO.
Le titre olympique obtenu en août par le Français Kauli Vaast, originaire de Tahiti, et la médaille de bronze décrochée par sa compatriote Johanne Defay avaient fini d’éclipser la colère des Polynésiens mobilisés contre la tour.