Il s’agira de ses premières visites en tant que chef de la diplomatie américaine dans ces pays d’Asie du Sud-Est qu’il connaît bien, après une première étape jeudi et vendredi en Israël et en Cisjordanie.
« Dans le contexte du rééquilibrage vers l’Asie-Pacifique, l’Asie du Sud-Est revêt une importance particulière et le voyage du secrétaire d’Etat au Vietnam et aux Philippines vise à démontrer que l’engagement des Etats-Unis y est durable », a indiqué le département d’Etat.
Tout juste rentré le 6 décembre d’Israël, M. Kerry y retourne le 11 décembre, jour de son 70e anniversaire, avant de rallier jusqu’au 18 décembre Ho-Chi-Minh-Ville, Hanoï, Manille et Tacloban, ravagée il y a un mois par le typhon Haiyan.
Depuis qu’il a pris la tête du département d’Etat le 1er février, M. Kerry voulait retourner au Vietnam où il a combattu, de 1967 à 1970, comme commandant d’un bateau-patrouilleur. Légèrement blessé et revenu bardé de médailles, il est devenu par la suite un militant pacifiste, puis un homme politique grand sceptique de l’interventionnisme militaire à tout crin.
Il n’a que 27 ans en avril 1971 lorsqu’il témoigne devant le Sénat pour le convaincre que les Etats-Unis n’ont rien à faire au Vietnam, concluant son allocution par une phrase fameuse: « Comment pouvez-vous demander à un homme d’être le dernier à mourir au Vietnam, (…) d’être le dernier à mourir pour une erreur ? ».
A Ho-Chi-Minh-Ville, l’ancienne Saïgon tombée en avril 1975 aux mains du Nord-Vietnam communiste, John Kerry « insistera sur la croissance de notre relation commerciale bilatérale », selon le département d’Etat.
Il doit également se rendre sur le delta du Mékong afin de montrer comment « Américains et Vietnamiens peuvent collaborer sur des dossiers fondamentaux tels que le réchauffement climatique ».
Après des entretiens avec les autorités à Hanoï, M. Kerry se rendra aux Philippines, étape qu’il avait annulée à la dernière minute lors d’une tournée asiatique en octobre. Après Manille, le chef de la diplomatie américaine ira à Tacloban, dans le centre de l’archipel ravagé par Haiyan le 8 novembre, pour « voir de première main les efforts de reconstruction » auxquels les Etats-Unis, alliés des Philippines, ont largement contribué financièrement.