« Depuis 30 ans que nous surveillons le littoral, la situation tend à s’améliorer, mais il reste des points de vigilance particuliers et des marges de progression considérables », a relevé François Houllier, PDG de l’Ifremer, lors d’une conférence de presse à Nantes pour présenter les résultats de cette activité de veille.
L’Ifremer ne surveille pas la qualité des eaux de baignade, mais l’état global du littoral, mesurant notamment différents types de pollution, notamment dues aux activités humaines – agriculture, eaux usées ou encore activités maritimes.
Ainsi, 78% des zones de production de coquillages surveillées présentent encore des niveaux de bactéries de type Escherichia coli (très communes dans la flore intestinale humaine) tels que les coquillages doivent être purifiés par passage dans de l’eau traitée avant d’être proposés à la consommation.
Et près de 7% des eaux côtières métropolitaines n’ont pas encore retrouvé le bon état écologique pour l’eutrophisation (accumulation de nutriments, notamment issus des engrais agricoles et développement de microalgues) fixé par la Stratégie pour le milieu marin (DCSMM), notamment en Manche-mer du Nord et en Bretagne.
L’Ifremer lance par ailleurs avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) une étude conjointe pour détecter l’éventuel passage de pesticides dans le milieu marin.
« L’amélioration de la situation passe aussi par tout un travail auprès des professionnels et de l’ensemble des acteurs », souligne Philippe Riou, directeur du département Océanographie et dynamique des écosystèmes de l’institut.
Les « points de vigilance » sur les contaminations chimiques sont concentrés autour de grandes zones d’activité portuaire ou maritime, baie de Seine, Brest, embouchure de la Gironde, Toulon.
Les sources de ces contaminations souvent anciennes ont en général été identifiées et traitées et les niveau baissent régulièrement, comme dans l’estuaire de la Loire, où une contamination au plomb a fortement chuté suite à la fermeture de l’usine responsable après l’interdiction de l’essence plombée en 2000.
Enfin, l’Ifremer poursuit sa surveillance d’un éventuel passage dans le milieu marin côtier du nouveau coronavirus, sans en avoir pour l’instant détecté la présence dans plus d’une centaine d’échantillons analysés.