Le feu, qui avait pris à 10H35 vendredi à l’avant du sous-marin d’attaque en cale sèche pour rénovation, a été éteint à 00H50, a annoncé la marine nationale.
Le bâtiment « faisait l’objet d’une maintenance majeure depuis plusieurs mois » et « aucun combustible nucléaire, aucune arme, ni missile, ni torpille, ni munition n’était à bord », a-t-elle souligné. « Le bâtiment était quasi-vide, complètement mis à nu ».
Une enquête judiciaire et des enquêtes techniques ont été lancées, et l’inspection générale des armées a été saisie. La cause du sinistre demeure inconnue alors que plusieurs interventions techniques étaient en cours, notamment sur le pont inférieur.
Sur le plan environnemental, il n’y a « aucun risque à craindre », a assuré la ministre des Armées Florence Parly: « Il y a eu un incendie, mais non, il n’y a pas eu d’accident nucléaire ». Pendant l’incendie, « des mesures ont été prises dans la zone arrière pour protéger le compartiment du réacteur nucléaire », a-t-elle ajouté.
La préfecture du Var a fait réaliser des mesures de pollution atmosphérique et de radioactivité « par des experts indépendants », qui n’ont pas relevé d’anomalie.
La Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad) avait appelé vendredi à la « vigilance » des autorités, estimant que « l’absence de combustible (à bord) ne signifie pas qu’il n’y a pas de radioactivité ».
Elle n’avait cependant relevé aucune anomalie dans l’environnement, mais constaté sur une balise de mesure de la Seyne-sur-Mer, les jours précédent l’incendie, « des oscillations de la radioactivité » de quelques heures, jusqu’au au niveau faible de 139 nsiv/h. Ce phénomène, « troublant », « peut avoir plusieurs explications », reconnaît la Criirad, « mais pose question ».
« Un radioélément naturel a été émis en quantité infinitésimale avant l’incendie », a répondu la ministre sur ce point, pour qui « ceci montre que nous avons un système de détection extrêmement sensible et performant ».
Pour la marine, après ce sinistre exceptionnel, l’heure est à « l’analyse précise des dommages », a souligné Mme Parly. Par chance, en raison de la rénovation, « la quasi-totalité des équipements du navire n’était plus à bord », et les précieux sonar, tubes lance-torpille, ou batteries sont donc « intacts ».
La ministre espère « prendre une décision étayée, éclairée le plus rapidement possible » : « Si ces analyses permettent de considérer que la Perle est réparable, tout sera fait pour.
Vendredi, un représentant du maître d’oeuvre industriel de la réparation, Naval Group, avait qualifié le sinistre de « sérieux ». Dernier des six-sous marins nucléaires d’attaque français de type Rubis à être entré en service en 1993, Perle était entré au bassin en janvier pour un chantier de rénovation et de modernisation qui devait durer 18 mois, et le rendre opérationnel jusqu’à la fin des années 2020.
La ministre a salué les soldats du feu, insistant sur la « violence inouïe » des flammes. L’intervention « n’avait rien d’évident », avec une très forte chaleur, des fumées épaisses et une progression difficile dans les espaces étroits et confinés du sous-marin.
fbe/swi
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