« La décision opportune de la République islamique concernant ses engagements vis-à-vis du JCPOA (accord nucléaire, ndlr) montre que l’Iran n’est pas en position de faiblesse », a dit dans un discours au Parlement Ali Mottahari, cité par l’agence de presse officielle Irna.
Téhéran a annoncé mercredi s’affranchir de deux des engagements de cet accord qui vise à empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique et que le président américain Donald Trump a unilatéralement dénoncé il y a un an.
L’Iran a ainsi fait savoir qu’il cessait de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, revenant sur des restrictions consenties dans le cadre de l’accord qu’il avait conclu à Vienne en juillet 2015 avec la Russie, la Chine, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Après le retrait des Etats-Unis, les autres pays sont eux restés partie à ce pacte.
L’accord a permis à l’Iran d’obtenir la levée d’une partie des sanctions internationales mais la rétablissement des sanctions américaines affecte lourdement son économie et ses relations commerciales avec les autres pays parties à l’accord.
Téhéran a donné deux mois aux Européens pour sortir réellement les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de leur isolement provoqué par les sanctions américaines, faute de quoi l’Iran renoncera à d’autres engagements pris dans l’accord de 2015.
La décision iranienne a « provoqué des positions contradictoires aux Etats-Unis, d’une part ils dépêchent un porte-avions et de l’autre Trump supplie pour qu’on l’appelle », a encore dit le vice-président du Parlement iranien.
Il a ajouté que « deux éléments: la résistance et l’unité » allaient aider l’Iran à franchir « les dures circonstances actuelles ».
Le président iranien Hassan Rohani a appelé samedi à l’unité alors que l’Iran est confronté à « une guerre tous azimuts inédite dans l’histoire de la République islamique ».
Selon le site internet du gouvernement dolat.ir, le président Rohani a jugé que la situation de son pays était même pire que durant la guerre Iran-Irak (1980-1988).
« Durant la guerre, nous n’avions pas de problème de banque, de vente de pétrole ou d’import-export, les seules sanctions auxquelles nous étions soumises étaient les embargos sur les armes », a-t-il souligné.
Il s’exprimait lors d’une réunion informelle avec des membres de différentes formations politiques, selon la même source.