La banquise de l’Antarctique fond en été et se reconstitue en hiver. Mi-février, le centre américain National Snow and Ice Data Center (NSIDC) avait annoncé qu’avant même la fin de l’été, elle avait davantage fondu qu’en 2022, battant alors déjà son record.
Mais la fonte s’est poursuivie, et cette fois la banquise a « probablement atteint son étendue minimum pour l’année, à 1,79 million de kilomètres carrés, le 21 février 2023 », a déclaré l’observatoire.
Il a toutefois précisé que ce chiffre était « préliminaire » et que « des conditions de fonte poursuivies pourraient encore pousser l’étendue de glace plus bas ». Une annonce formelle est attendue début mars.
La fonte de la banquise n’a pas d’impact immédiat sur le niveau de la mer, car elle se forme par congélation de l’eau salée déjà présente dans l’océan.
Mais « une étendue de banquise plus faible signifie que les vagues de l’océan frapperont les côtes de la calotte glaciaire, réduisant encore davantage les barrières de glace autour de l’Antarctique », a déclaré dans un communiqué le chercheur Ted Scambos, contributeur pour le NSIDC.
Or la calotte glaciaire — épais glacier d’eau douce qui recouvre l’Antarctique — est particulièrement surveillée par les scientifiques car elle contient suffisamment d’eau pour provoquer une montée du niveau des océans catastrophiques si elle venait à fondre.
Par ailleurs, la banquise blanche réfléchit davantage les rayons du Soleil que l’océan plus sombre, et sa perte accentue ainsi le réchauffement climatique.
En février 2022, la banquise de l’Antarctique était passée pour la première fois sous 2 millions de kilomètres carrés. Les années 2017 et 2018 avaient également atteint une étendue très basse (troisième et quatrième plus faible).
« La tendance à la baisse de la banquise pourrait être un signal montrant que le réchauffement climatique a fini par affecter la glace flottant autour de l’Antarctique, mais en être certain prendra encore plusieurs années », a déclaré Ted Scambos.
L’effet du réchauffement climatique sur la banquise de l’Arctique, où les températures augmentent bien plus vite que sur le reste de la Terre, est lui déjà bien prouvé.