Les Etats-Unis ont annoncé mi-juillet des sanctions à l’encontre du chef de l’armée Min Aung Hlaing et de trois autres responsables militaires birmans pour le « nettoyage ethnique » des Rohingyas. Tous les quatre sont, avec les membres de leur famille proche, interdits d’entrée aux Etats-Unis.
L’inclusion de la Birmanie dans les manoeuvres inédites entre les Etats-Unis et les pays de l’Asean ne viole pas ces sanctions. Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour demander davantage de mesures de rétorsions contre l’armée birmane, y compris des poursuites pour génocide contre ses dirigeants.
Ces manoeuvres navales, qui doivent débuter le 2 septembre dans le Golfe de Thaïlande, interviennent sur fond de rivalité grandissante entre Washington et Pékin, sur de nombreux dossiers.
Ces tensions portent notamment sur les visées territoriales chinoises en mer de Chine méridionale, qui sont en conflit direct avec plusieurs membres de l’Asean.
« Nous avons été invités à participer à ces manoeuvres dans le cadre de l’Asean », a indiqué Zaw Min Tun, porte-parole du bureau du commandant en chef de l’armée birmane.
« Les sanctions imposées étaient personnelles et cet exercice est en coordination entre l’Asean et les Etats-Unis », a-t-il ajouté.
Début août, la mission internationale d’établissement des faits de l’ONU sur la Birmanie a appelé dans un rapport à des sanctions plus lourdes contre l’armée birmane.
Les auteurs du rapport ont ainsi appellé la communauté internationale à rompre ses liens avec les entreprises liées aux forces armées birmanes, à la tête d’un « empire commercial » de loin le plus puissant du pays.
« Les Etats-Unis devraient travailler avec les membres de la communauté internationale pour demander des comptes à la Birmanie, plutôt que de rejoindre son armée dans des manoeuvres », a réagi John Quinley de l’ONG Fortify Rights.
