Les deux organisations, représentant les marins français de la compagnie bretonne, ont assuré dans un communiqué avoir « convenu » lors d’un comité social et économique (CSE) en avril « d’unir leurs forces pour préparer, organiser et coordonner tous types d’actions nécessaires afin qu’aucun navire ne puisse toucher les quais français s’il est armé avec des marins traités comme des esclaves ».
P&O Ferries a licencié le 17 mars 800 marins britanniques avant de les remplacer par des travailleurs externalisés, majoritairement étrangers payés bien en dessous du salaire minimum. Ce plan social brutal a provoqué la colère des autorités britanniques qui ont immobilisé plusieurs navires de la compagnie pour des inspections et des problèmes de sécurité.
Avec la mise en place de ce « dumping social outrancier », P&O « pourra s’engager dans une guerre des prix que toutes les compagnies présentes sur le transmanche subiront », regrettent les deux syndicats.
Ces compagnies, dont Brittany Ferries, « seront sans aucun doute tentées voire contraintes, si elles veulent survivre face à cette concurrence déloyale, à suivre P&O dans sa démarche, mettant à mal des centaines d’emplois de marins nationaux », ont dénoncé la CGT et la CFDT.
A l’instar de la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), elles réclament que les marins embarqués sur des navires faisant du transport intracommunautaire bénéficient de la meilleure des conventions collectives pour les marins d’un des pays desservis.