Des avions militaires philippins ont observé depuis janvier des travaux de déplacement de terre sur l’îlot de Johnson South, qui fait partie des Spratleys, a indiqué le ministère philippin de la Défense.
Manille a protesté par voie diplomatique le mois dernier mais Pékin a rejeté ces protestations en répliquant que l’îlot appartient à la Chine, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Albert del Rosario.
Il a estimé que la construction par les Chinois d’une piste d’atterrissage était « une possibilité ».
La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, n’a pas confirmé les assertions philippines mais réaffirmé la souveraineté chinoise sur le territoire.
« Tous travaux réalisés par la Chine sur l’ilôt relèvent entièrement de la souveraineté de la Chine. J’ignore les intentions précises des Philippines dans cette affaire », a-t-elle déclaré lors d’un point presse ordinaire mercredi à Pékin.
La semaine dernière Pékin avait minimisé l’ampleur de ces travaux, affirmant qu’il s’agissait principalement de rénover les baraquements des soldats stationnés.
Cet îlot, situé entre le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et à 300 km à l’ouest de l’île philippine de Palawan, avait été le théâtre d’un affrontement meurtrier entre les troupes chinoises et vietnamiennes en 1988, qui s’était soldé par la mort d’environ 70 Vietnamiens.
La Chine estime jouir d’une souveraineté inaliénable sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.
Les Philippines — qui ont saisi à ce sujet en janvier 2013 un tribunal d’arbitrage des Nations unies –, le Vietnam, le sultanat de Brunei, la Malaisie et Taïwan s’opposent à ses prétentions.
Les îlots de la discorde sont souvent des îles coraliennes ou rocheuses, sans eau ni culture possible, mais les eaux environnantes sont riches en poissons et les fonds sous-marins pourraient recéler d’importantes ressources en gaz ou pétrole.
Enfin, ils se situent sur des routes maritimes cruciales pour le commerce mondial.
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