Dès son investiture, le 20 janvier, le président américain Donald Trump a dit vouloir « reprendre » le contrôle du canal du Panama, stratégique pour le commerce mondial, pour contrer ce qu’il présente comme l’influence de la Chine.
Construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, le canal, long de 80 kilomètres, est passé sous contrôle panaméen fin 1999.
Cette nouvelle controverse Pékin-Washington autour du canal de Panama intervient suite à une tournée de Marco Rubio en Amérique centrale, sa première en tant que chef de la diplomatie américaine.
Il avait menacé de prendre des mesures contre le Panama si celui-ci ne procédait pas à des changements immédiats pour réduire l’influence supposée de la Chine sur le canal.
En réponse, la Chine a dénoncé vendredi des « propos mensongers » du secrétaire d’Etat américain et « empreints de mentalité de Guerre froide », déclarant qu’elle avait officiellement protesté auprès de Washington.
« Ces propos contiennent des accusations infondées contre la Chine » et « sèment délibérément la discorde » entre la Chine et l’Amérique latine, a souligné dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le président panaméen José Raul Mulino a confirmé jeudi le retrait de son pays du projet d’infrastructures chinois des « Nouvelles Routes de la soie »
Axe central de la stratégie chinoise pour accroître son influence à l’étranger, ce projet, auquel plus d’une centaine de pays ont adhéré, vise notamment à construire des infrastructures maritimes, routières et ferroviaires, principalement dans les nations en développement.
– « Coercition » –
Marco Rubio avait qualifié la décision du Panama de « grand pas » pour renforcer les relations avec Washington.
« La Chine s’oppose fermement à ce que les Etats-Unis utilisent la pression et la coercition pour dénigrer et saper la coopération » dans le cadre de ce projet, a déclaré vendredi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Nous déplorons profondément » le retrait du Panama et espérons qu’il « écartera les interférences extérieures et prendra la bonne décision », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Selon les détracteurs occidentaux des « Nouvelles Routes de la soie », ce projet risque d’enfermer certains pays membres dans la dette et favorise les entreprises chinoises au détriment des économies locales.
« Les attaques et l’ingérence de la partie américaine dans la coopération en la matière révèlent une fois de plus sa nature hégémonique », a déploré vendredi le ministère des Affaires étrangères dans son communiqué.
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