Pékin a « intensifié son intimidation militaire pour renforcer son contrôle sur les eaux et l’espace aérien environnants », a déclaré le ministre de la défense, Chiu Kuo-cheng, citant un rapport présenté jeudi à Taipei devant la Commission parlementaire de la Défense et des Affaires étrangères.
Il a évoqué aussi bien le déploiement de missiles Dongfeng-17 -un missile à courte et moyenne portée qui serait capable de libérer un « planeur hypersonique »- que la Marine de guerre chinoise qui multiplie les exercices en mer de son troisième porte-avions, le Fujian, mis à l’eau en 2022 mais dont l’entrée en service (opérationnelle) est attendue en 2025.
M. Chiu a également déclaré que « le nombre d’avions de combat chinois harcelant Taïwan est passé à environ 380 par mois (en 2023), ce qui a entraîné une escalade de tensions dans le détroit de Taïwan ».
La Chine considère que Taïwan constitue une partie de son territoire dont elle s’emparera un jour, par la force si nécessaire. Elle a intensifié la pression sur l’île ces dernières années, organisant au moins deux exercices militaires d’ampleur.
Lors de la récente opération « Joint Sword », qui s’est matérialisée par trois jours de manoeuvre simulant un encerclement de l’île en avril, la Chine a ainsi effectué « plus de 560 sorties » autour de Taïwan, et 232 aéronefs ont également été détectés, a ajouté M. Chiu.
Pékin envoie des avions de chasse en direction du détroit de Taïwan quasi-quotidiennement. Le mois dernier, un pic a été atteint lorsque 103 aéronefs ont été détectés dans un délai de 24 heures.
La crainte d’un conflit entre la Chine et Taïwan s’est accrue depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’année dernière.
A propos du conflit entre Israël et le groupe islamiste du Hamas, le ministre taïwanais a indiqué à la presse avoir formé un groupe de travail pour « étudier et analyser » la situation.
« L’espoir commun de tout le monde est d’éviter la guerre », a-t-il ajouté.