« Nous exprimons notre vif mécontentement à l’égard du leader japonais qui profite d’une réunion internationale pour faire des remarques diffamatoires sur la Chine », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, dans un communiqué mis en ligne samedi soir.
Cette « tentative de promouvoir un double standard et duper l’opinion publique internationale est vouée à l’échec », a-t-il ajouté, soulignant que c’est le Japon et non la Chine qui a « modifié unilatéralement le statu quo sur les îles Diaoyu » (appelées Senkaku par le Japon, ndlr).
Pékin réagisait ainsi au communiqué commun du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, et des chefs d’Etat ou de gouvernement des dix pays de l’Association des nations d’Asie du sud-est (Asean) appelant à la libre circulation aérienne, samedi en clôture du sommet à Tokyo.
Bien que la Chine ne soit pas explicitement désignée, le message visait clairement la décision de Pékin fin novembre d’instaurer une « zone d’identification aérienne » (ZAI) au-dessus de la mer de Chine orientale qui chevauche celle du Japon et surtout englobe les îles inhabitées Senkaku, administrées par Tokyo mais revendiquées par la Chine sous le nom de Diaoyu.
Le Japon et la Chine se livrent à un bras de fer à propos des Senkaku, particulièrement depuis septembre 2012 et le rachat par Tokyo d’une partie de cet archipel à leur propriétaire privé nippon. Depuis, Pékin envoie régulièrement des navires à proximité de ces îlots où croisent aussi les garde-côtes japonais.
Cet échange entre Pékin et Tokyo intervient au lendemain des révélations sur un incident début décembre dans les eaux internationales de la mer de Chine méridionale entre des navires militaires chinois et américains.
L’USS Cowpens, un croiseur lance-missiles, a été forcé de manoeuvrer pour éviter d’entrer en collision avec le navire chinois qui lui avait coupé la route avant de s’arrêter, selon des officiers de marine et des responsables de la Défense américaine.
Le navire chinois amphibie s’est approché à moins de 500 mètres du bateau américain, a indiqué un responsable du Pentagone sous couvert d’anonymat.
« Finalement, une communication efficace a eu lieu entre les équipages américain et chinois, et les deux vaisseaux ont manoeuvré de façon à assurer un passage en toute sécurité », a-t-il souligné.
L’USS Cowpens se trouvait « dans les environs » du nouveau porte-avions chinois, le Liaoning, quand l’incident s’est produit, a par ailleurs noté le responsable.