L’homme d’affaires Robert Tsao et l’avocat Puma Shen ont désormais l’interdiction d’entrer en Chine continentale ainsi que dans les régions administratives spéciales de Hong Kong et Macao, a indiqué Chen Binhua, porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises, un organe du gouvernement chinois.
M. Chen a accusé les deux ressortissants taïwanais de « diviser ouvertement le pays », d' »inciter au séparatisme », ainsi que de « nuire gravement à la stabilité du détroit de Taïwan » et aux « intérêts communs des compatriotes des deux côtés du détroit et aux intérêts fondamentaux de la nation chinoise ».
Les membres de leur famille vont être visés par des interdictions similaires, et toute entreprise affiliée aux deux Taïwanais sera dans l’impossibilité de faire profit en Chine, a-t-il ajouté.
D’après M. Chen, les autorités chinoises vont également empêcher toute activité en Chine continentale de Kuma Academy, une organisation de défense civile créée par Puma Shen ayant reçu un don de Robert Tsao, fondateur du fabricant taïwanais de puces United Microelectronics Corporation.
Cette association a pour but de préparer les citoyens taïwanais à la guerre et à « accroître la détermination à se défendre et à résister aux envahisseurs », selon son site internet.
L’avocat Puma Shen a condamné lundi la décision de Pékin et affirmé à la presse que l’annonce des sanctions en pleines manoeuvres militaires chinoises autour de Taïwan n’était pas une coïncidence.
Pékin a déployé lundi avions et navires de guerre pour encercler l’île, dans le cadre d’exercices présentés comme un « sérieux avertissement » aux autorités « séparatistes » de Taïwan. Pékin considère Taïwan comme une partie de son territoire à réunifier un jour, et n’a pas renoncé à la force pour en reprendre le contrôle.
M. Tsao a pour sa part qualifié Pékin de « vieux régime fantomatique qui ignore la souveraineté du peuple », dans une publication sur Facebook après l’annonce des sanctions.
L’organisation Kuma Academy a, elle, jugé que les accusations de Pékin étaient « uniquement motivées par des raisons politiques, avec pour but de saper notre mission et de faire taire les voix qui soutiennent le droit de Taïwan à l’autodétermination et les valeurs démocratiques ».