Les investissements prévus portent sur de vastes chantiers de construction, sur le commerce de noni, un fruit prisé en Chine, et sur des partenariats dans l’éducation.
Liu Zhiming, le PDG de la CCECC, une entreprise chinoise spécialisée dans les routes et les aérodromes, s’est dit prêt à rebâtir l’aéroport de Tahiti-Faa’a. L’entreprise pourrait aussi prendre part au chantier d’une route traversant Tahiti, à la construction d’un port au sud de l’île, ou encore à la réalisation d’un vaste complexe hôtelier au nord-ouest.
Dans une Polynésie française déjà très endettée, ce sont surtout les possibilités de financement offertes par ces entreprises qui intéressent le président Gaston Flosse, notamment « auprès de la banque de développement chinoise ».
« Là, je ne m’occupe pas de la politique entre la France et la Chine: ça, ce sont les affaires de M. Fabius », a déclaré à l’AFP M. Flosse. « Je ne pense pas que ça puisse poser de problème à l’Etat, au contraire nous pourrons sortir du marasme et donner du travail à tous ces milliers de chômeurs », a-t-il poursuivi, précisant que « la main d’oeuvre sera polynésienne à 100% ».
La délégation chinoise était conduite par Li Xiaolin, fille de l’ancien Premier ministre chinois Li Peng et présidente de l’Association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger (APCAE).
« La Chine a une population d’un milliard d’habitants, son développement ne se fait pas sans les autres peuples, et ce doit être une coopération gagnant-gagnant », a-t-elle déclaré.
Le directeur général de la société Si Sha Noni s’est engagé par convention à acheter 4.000 tonnes de noni chaque année à Tahiti, et à construire une usine de conditionnement sur l’île. Il a même assuré qu’il pourrait acheter l’ensemble de la production polynésienne annuelle de noni, environ 10.000 tonnes par an.
« Le président Flosse est en très bonne santé parce qu’il boit du jus de noni tous les matins, et nous voudrions importer ce noni de Tahiti jusqu’en Chine », a affirmé Li Xiaolin.
Caiqi Chen, proviseur du prestigieux lycée Wenling, qui compte 6.500 élèves et 600 enseignants, s’est enfin engagé à proposer des bourses d’études chaque année à des étudiants polynésiens, et à développer des échanges linguistiques.
Gaston Flosse souhaite établir une liaison aérienne directe avec la Chine, pour créer un hub aérien entre l’Asie et l’Amérique du Sud, et développer le tourisme chinois. Ce tourisme se heurte encore, selon lui, à la difficulté pour les Chinois d’obtenir des visas, des difficultés qu’il demande à la France de réduire.