Le deuxième syndicat agricole, majoritaire dans ce département du Sud-Ouest connu pour ses fruits et légumes, l’avait avertie lundi dans un communiqué qu’elle n’était « pas la bienvenue », après avoir « semé la violence, la haine et la désolation » en participant au rassemblement interdit contre les « mégabassines » samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).
Mardi matin, 150 à 200 de ces militants attendaient la dirigeante écologiste à la gare de Marmande, selon des sources policière et syndicale. Mme Tondelier n’est finalement arrivée qu’en début d’après-midi après avoir annulé une première visite sur le thème de la santé et s’est jointe à la manifestation contre la réforme des retraites.
Malgré la protection de gendarmes et de policiers en civil, elle n’a pu avancer que de quelques dizaines de mètres, avant d’être bloquée par des militants du syndicat agricole qui ont menacé de lui jeter du lisier. Elle a essayé en vain de dialoguer avec certains d’entre eux et a rebroussé chemin après avoir essuyé des insultes.
« Ça me fait mal au coeur parce que je suis quelqu’un d’ouvert, de démocrate, de républicaine. J’ai toujours été pour le dialogue », a-t-elle déclaré aux journalistes.
« Ça n’a aucun sens. Ils ont beaucoup plus de préjugés sur nous qu’on en a sur eux (…) Ils se trompent d’ennemis, ils n’ont pas envie de discuter, pas envie d’entendre, ils sont dans une impasse », a-t-elle ajouté, maintenant la suite de son déplacement pour les Etats généraux de l’écologie lancés par le parti, même si des lieux de rendez-vous ont été modifiés.
« Je vais pas me faire dicter ni mon parcours, ni mes rencontres par des gens qui ne veulent pas discuter, et qui me paraissent quand même extrémistes », a-t-elle poursuivi.
« Elle n’est pas la bienvenue, elle le sait, on le lui a dit, elle veut venir, on l’attend », avait lancé juste avant son arrivée Karine Duc, coprésidente de la Coordination rurale.
« Elle représente ce qu’on ne veut pas (…) Elle n’est que dans la déconstruction et surtout sans solution pour nous et pour tous les autres (…) Qu’elle reste dans son bureau et qu’elle ne vienne pas ici nous emmerder », avait-elle ajouté.