Environ deux tiers des glaces fondues se situaient au Groenland et le reste dans l’Antarctique, précisent ces chercheurs qui se sont appuyés sur des images de satellites de la Nasa et de l’ESA, l’agence spatiale européenne.
Cette dernière estimation des pertes de glaces polaires se situe dans la fourchette du rapport du Groupe d’experts sur l’évolution du climat (Giec) en 2007. Mais, soulignent ces scientifiques, les écarts étaient tellement grands qu’il était alors impossible de déterminer si la masse de glace de l’Antarctique se réduisait ou s’accroissait.
Ces dernières estimations, beaucoup plus précises, confirment que l’Antarctique et le Groenland, les deux plus grandes calottes glaciaires du globe, ont perdu de la glace chaque année depuis 1992 sous l’effet du réchauffement et que la fonte s’est accélérée.
Ainsi, le Groenland et l’Antarctique perdent ensemble aujourd’hui plus de trois fois plus de glace que dans les années 1990, faisant passer leur contribution à la montée des océans de l’équivalent de 0,27 Millimètres à 0,95 mm par an.
Mais le rythme de fonte s’est nettement plus accéléré dans le Groenland où il a quintuplé, souligne Erik Ivins du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, un des principaux co-auteurs de l’étude parue dans la revue américaine Science du 30 novembre.
En contraste, les changements dans la masse de glace de l’Antarctique ont été moins drastiques, des pertes notables dans l’ouest du continent ayant été compensées en partie par des gains dans l’est.
La fonte des glaces polaires a contribué à faire monter le niveau des océans de 0,59 millimètres par an en moyenne depuis 1992 avec une marge d’incertitude de 0,2 mm, selon cette estimation.
Au total, l’élévation du niveau des océans a été d’environ trois millimètres annuellement en moyenne ces vingt dernières années dont la plus grande partie est attribuable à l’expansion thermique de l’eau.
« Nous devons maintenant mieux comprendre la physique des plaques de glace durant la période que nous venons d’observer afin d’élaborer des modèles capables de mieux prédire la montée du niveau des océans d’ici la fin du siècle », relève Erik Ivins.