C’est « une première dans l’histoire de notre pays », s’est félicité l’ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes Olivier Poivre d’Arvor lors de la présentation de sa feuille de route au ministère des Affaires étrangères.
Cette feuille de route se veut « au service de la coopération européenne et internationale » aux pôles Nord et Sud, où la France gère des programmes et des infrastructures de recherche scientifique.
La France souhaite « réinvestir fortement le champ scientifique » en Arctique, menacé par le dérèglement climatique, et désormais par un « dérèglement géopolitique » avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui préside actuellement le Conseil de l’Arctique, selon le document.
Le texte s’engage également à défendre le Traité de l’Antarctique de 1959 (54 États signataires), qui fait du continent blanc « une terre de paix et de science ».
Afin d’y préserver la biodiversité, la France « continuera de demander à la Russie et à la Chine d’adopter la création de deux aires marines protégées », là où ces deux pays refusent d’y interdire la pêche.
Le document pointe du doigt un « déséquilibre important » dans les budgets consacrés aux pôles, comparé à d’autres pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les États-Unis.
Pour y remédier, il est prévu un engagement financier compris entre 400 et 700 millions d’euros, sur huit ans, contre un budget annuel actuellement d’environ 30 millions d’euros par an. L’écart de 300 millions d’euros dépendra essentiellement de l’achat ou non d’un navire brise-glace.
« C’est beaucoup par rapport à aujourd’hui, mais cela reste faible par rapport à d’autres acteurs internationaux », a dit Olivier Poivre d’Arvor.
Les moyens seront notamment investis dans la rénovation des stations antarctiques Dumont-D’Urville (entre 60 et 66 millions d’euros) et Concordia (15 millions d’euros) que la France cogère avec l’Italie.