« La France et le Japon doivent collaborer non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan de la sécurité dans la région Asie-Pacifique. C’est notre époque qui y appelle », a-t-il déclaré dans cet entretien exclusif, sans toutefois citer nommément la Chine avec laquelle le Japon entretient des relations très tendues depuis septembre dernier.
Tokyo n’a pu qu’apprécier de ce point de vue une déclaration récente du ministre français de la Défense selon lequel l’Asie-Pacifique est « un enjeu stratégique » pour la France qui compte y « intensifier » sa coopération politico-militaire.
« La France entend rester résolument engagée en faveur de la sécurité de la zone Asie-Pacifique », avait affirmé dimanche dernier le ministre, Jean-Yves Le Drian, devant les principaux responsables de la défense en Asie réunis à Singapour pour le forum annuel sur la sécurité « Shangri-La Dialogue ».
Paris entend d’ailleurs, avait-il ajouté, se rapprocher de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN), un mouvement qui devrait satisfaire le Japon dont les relations avec la Chine sont très tendues depuis des mois en raison d’un conflit territorial maritime. Le Japon entend lui aussi se rapprocher du bloc Asean.
En mars dernier, Tokyo avait réuni en sommet les pays du sud-est asiatique pour les appeler à développer une politique de sécurité régionale plus forte avec lui.
Comme le Japon, plusieurs pays de l’Asean ont des conflits territoriaux avec la Chine dont ils redoutent l’expansionnisme maritime.
Jeudi soir, MM. Abe et Hollande devaient avoir un dîner privé et se retrouver vendredi midi pour un entretien suivi d’un déjeuner de travail.
M. Abe a par ailleurs exprimé jeudi sa satisfaction pour le soutien de la France à un siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour le Japon dans le cadre d’une réforme éventuelle de l’institution. « J’apprécie vraiment », a-t-il commenté.
« C’est magnifique que la France et le Japon démarrent une relation spéciale à l’occasion de cette visite et je souhaite construire une relation de confiance avec le président Hollande », a conclu M. Abe, qui a aussi exprimé le souhait de se rendre en France.