« Il y a des craintes chez nos partenaires qui se demandent si la crise en Ukraine pourrait nous détourner de l’Indopacifique, pourrait conduire à ce que la République française revienne sur ses engagements dans l’Indopacifique, il n’en est rien », a dit le ministre interrogé devant le public du forum sur la défense et la sécurité en Asie-Pacifique Shangri-La Dialogue.
L’an prochain « la France continuera le renforcement et la modernisation de nos capacités avec le déploiement permanent, d’ici 2025, de 6 nouveaux patrouilleurs océaniques en Indopacifique, dont deux dès cette année dans le Pacifique, l’un basé en Nouvelle Calédonie, l’autre en Polynésie » pour des « missions de surveillance et de souveraineté », a-t-il détaillé dans un discours.
Outre les capacités modernisées, puisque les quatre patrouilleurs actuellement présents seront remplacés par de nouveaux modèles, la France disposera donc de 2 patrouilleurs de plus dans la région à l’échéance 2025.
« De la même façon, les 5 (avions de reconnaissance) Falcon du Pacifique seront remplacés par 5 nouveaux modèles plus modernes ».
Cette année une mission de souveraineté dans le Pacifique, « Pégase 22 », est également prévue avec le déploiement combiné de Rafale et d’avions de transport militaire A400 M.
Les forces françaises vont continuer à participer à de multiples exercices multilatéraux, à en organiser certains afin de maintenir « une présence significative dans la région pour montrer l’attachement de la France à la stabilité de la région Asie-Pacifique, a-t-il noté.
La stratégie française dans la région « n’est dirigée contre aucun Etat » mais soutient les dispositifs de défense multilatéraux.
C’est ainsi que la France aimerait rejoindre l’organisation de défense ADMM+, qui rassemble les pays de l’Association des pays d’Asie du Sud-Est (Asean) et huit principales puissances de la région, dont la Chine et les Etats-Unis, a rappelé le ministre.
La France a vu l’an dernier sa stratégie pour s’affirmer dans la région Asie-Pacifique ébranlée par la rupture par l’Australie d’un mégacontrat d’achat de sous-marins français et de l’annonce d’une alliance stratégique, Aukus, entre ce pays, les États-Unis et le Royaume-Uni face aux tensions croissantes avec la Chine.
L’annonce d’un accord de compensation significatif entre Canberra et le constructeur français de sous-marins Naval Group samedi devrait permettre une relance de la coopération avec l’Australie.