La capitale Kiev reste sous contrôle ukrainien, tout comme Kharkiv (est) et ce malgré d’intenses bombardements russes. Les troupes russes ont pris Kherson (dans le sud) et ont encerclé plusieurs centres urbains de la région.
Voici un point de la situation, bâti à partir d’éléments des journalistes de l’AFP sur place et de services d’urgence ainsi que de déclarations ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d’analystes et d’organisations internationales. La Russie pour sa part communique très peu sur son offensive.
– L’est –
Kharkiv, deuxième ville d’Ukraine (1,4 million d’habitants), à 50 km de la frontière russe (est), était toujours vendredi aux mains des Ukrainiens malgré des bombardements intenses, selon des observateurs occidentaux.
Les forces russes mènent aussi une offensive à travers les territoires séparatistes prorusse de Donetsk et Lougansk, mais il n’était pas clair dans l’immédiat jusqu’à quel point exactement elles avaient avancé.
Les forces russes ont fait usage d’armes à sous-munitions dont l’emploi pourrait constituer un crime de guerre « dans au moins trois quartiers résidentiels » de Kharkiv le 28 février, a accusé l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW).
– Kiev et le nord –
Kiev, qui compte 2,9 millions d’habitants, reste sous contrôle ukrainien, malgré d’intenses bombardements. Des observateurs occidentaux ont relevé la présence d’une colonne de véhicules russes forte de centaines de véhicules stationnés au nord de la capitale, près de l’aéroport d’Hostomel.
De violents affrontements ont eu lieu dans les environs mais la colonne n’a que peu avancé ces derniers jours.
Les combats se poursuivaient à Tcherniguiv, au nord de Kiev, où l’Ukraine a accusé Moscou d’avoir bombardé jeudi une zone résidentielle et des écoles, faisant 47 morts, selon un dernier bilan.
La ville de Jytomyr, à 150 km à l’ouest de Kiev, a aussi essuyé des bombardements russes.
– Le sud –
L’Ukraine a reconnu cette semaine que la Russie avait pris le contrôle de Kherson, la première ville significative capturée par Moscou.
Un affrontement majeur se déroule dans le port stratégique de Marioupol (sud-est), qui est toujours sous contrôle ukrainien, alors que Mykolaïv (située à l’ouest de Kherson) est encerclé.
Le maire de Marioupol a accusé les forces russes de vouloir instaurer « un blocus », et la situation humanitaire est « terrible » après 40 heures de bombardements ininterrompus, y compris sur des écoles et des hôpitaux, a déclaré à la BBC le maire-adjoint de la ville, Sergueï Orlov.
A Zaporojie, la plus grande centrale nucléaire en Europe a été attaquée et prise par l’armée russe, un évènement qui a provoqué effroi et indignation à travers le monde.
La ville portuaire et stratégique d’Odessa, située sur la mer Noire, reste sous contrôle ukrainien et est pour le moment épargnée par les combats. Des craintes ont émergé sur une possible attaque et le débarquement de soldats russes actuellement stationnés sur des navires de guerre au large dans la mer Noire.
– Victimes –
La Russie a affirmé mercredi que 498 de ses militaires avaient été tués en Ukraine, selon le premier bilan annoncé de ses pertes dans cette guerre.
L’Ukraine et des observateurs occidentaux affirment de leur côté que ce bilan est largement sous-évalué. Kiev affirme que plus de 9.000 soldats russes ont été tués.
Mercredi, l’ONU a affirmé avoir comptabilisé la mort de 230 civils en Ukraine, dont 15 enfants, prévenant que ce bilan était susceptible d’être beaucoup plus élevé.
– Réfugiés –
Les conséquences en chaîne de ce conflit continuent de s’aggraver. Plus de 1,2 million de réfugiés ont déjà fui l’Ukraine depuis l’invasion du pays le 24 février, dont environ la moitié ont été accueillis en Pologne, selon le dernier décompte du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).