La Cour a relevé « l’existence de lacunes technologiques dans les pompes » de la centrale à charbon qui entraînerait « l’aspiration massive d’organismes dans ses systèmes de captation d’eau de mer », selon l’arrêt dont l’AFP a reçu une copie.
Cette décision contraint Endesa à corriger ces dysfonctionnement avant de reprendre la production de la centrale, d’une capacité de production de 750 mégawatts. La centrale fournit 8% de l’électricité distribuée par le système central interconnecté, qui assure 94% de la distribution nationale.
Cette décision n’a pas été commentée par l’entreprise espagnole, filiale du groupe italien Enel.
La plainte à l’origine de cette décision avait été déposée par un groupe de 500 pêcheurs de Lo Rojas, une localité située à 550 km au sud de Santiago. Selon ces derniers, la captation de ressources halieutiques par la centrale perturbe fortement leur activité. Selon eux, algues, crabes et autres crustacés étaient en voie de disparition dans la zone.
En première instance, un tribunal de Concepcion (sud) avait décidé la suspension de l’unité II de la centrale, mais cette décision avait été annulée en appel.
« Nous sommes satisfaits de cette décision parce qu’Endesa a généré des dommages économiques en provoquant la mort et la perte de l’écosystème marin qui alimente la pêche artisanale », a déclaré à l’AFP Lorenzo Soto, avocat des pêcheurs.
En mars 2013, la justice avait déjà gelé la construction d’une centrale thermoélectrique d’Endesa à Punta Alcalde (nord) après un recours judiciaire présenté par un groupe de pêcheurs accusant le projet de contaminer le parc national Llanos de Challe et la réserve nationale Pinguinos de Humboldt.
Le système électrique chilien, qui présente un déficit important, devra augmenter de 50% sa capacité de production actuelle de 16.900 MW au cours des 20 prochaines années, selon le gouvernement.
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