La décision rendue publique par le tribunal de Catane (Sicile), qui repose notamment sur l’absence d’un comportement récurrent, donne raison à l’ONG Médecins sans frontières (MSF), qui affrétait l’Aquarius avec SOS Méditerranée depuis 2016 et qui avait jugé la mesure « disproportionnée et instrumentale ».
En novembre dernier, à la demande du parquet de Catane, la justice italienne avait ordonné le placement sous séquestre du navire et de comptes bancaires de MSF. La mesure avait été applaudie par le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, décidé à chasser toutes les ONG des côtes italiennes.
L’enquête portait sur le traitement des vêtements trempés et souillés abandonnés par les migrants à bord, ainsi que des restes alimentaires et des déchets sanitaires, confiés aux services des ordures des ports où ils débarquaient les migrants secourus en mer.
Or les équipes médicales de MSF à bord avaient signalé parmi les migrants de nombreux cas de gale, HIV, méningites ou infections respiratoires comme la tuberculose et ne pouvaient ignorer le risque de transmission de virus ou d’agents pathogènes via leurs vieux vêtements, avait argué le parquet.
Médecins sans frontières et SOS Méditerranée avaient toutefois annoncé début décembre devoir « mettre un terme » aux opérations de sauvetage de leur navire humanitaire Aquarius, par ailleurs privé de pavillon.