L’entreprise pâtit depuis des mois d’incertitudes sur une garantie gouvernementale de prêts bancaires de 200 millions de livres.
Le gouvernement a informé l’entreprise qu’il « ne donnerait pas suite à sa demande » de garantie « pour le moment », a annoncé Harland and Wolff vendredi dans un communiqué.
L’entreprise « a donc accéléré les discussions » avec le groupe américain Riverstone Credit Management pour « obtenir de nouvelles facilités de crédit » qui lui permettront de répondre à ses besoins de financement à court terme, précise le communiqué.
Harland and Wolff espère que « ces accords de financement alternatifs (soient) conclus dans les prochains jours ».
L’entreprise affirme rester par ailleurs « en dialogue actif avec les principales parties prenantes, y compris le gouvernement britannique, autour des contrats existants et futurs et du plan de capitalisation à long terme de l’entreprise » et a demandé à la banque d’affaires Rothschild & co « d’évaluer les options stratégiques pour le Groupe ».
Le groupe a aussi annoncé vendredi que son directeur général John Wood se mettait en retrait de ses fonctions « avec effet immédiat », et l’arrivée de Russell Downs en tant que président exécutif du Conseil d’administration par intérim.
Harland and Wolff avait vu son titre suspendu à la Bourse de Londres début juillet après que la compagnie n’est pas parvenue à publier son rapport annuel à temps, et il est resté suspendu depuis.
Le groupe avait cependant publié le même jour son compte de résultat non audité, faisant état d’un chiffre d’affaires plus que triplé sur un an en 2023 à 86,91 millions de livres (103 million d’euros) et d’une perte nette réduite de presque 40% à 43,09 millions de livres.
Harland and Wolff avait été sauvé de la faillite fin 2019 grâce à un rachat pour 6 millions de livres par la société d’infrastructures énergétiques britannique Infrastrata, qui a depuis pris le nom de sa filiale.
Créé en 1861, véritable institution en Irlande du Nord, le chantier naval avait notamment bâti le tristement célèbre paquebot Titanic, qui avait fait naufrage en avril 1912 au large de Terre-Neuve, mais aussi d’autres grands navires de croisière, de nombreux vaisseaux militaires pendant la Seconde Guerre mondiale ou encore le Myrina tanker, premier superpétrolier construit au Royaume-Uni.
ode/emb/as