Il s’agit de « l’engagement le plus sérieux d’une unité de la marine allemande depuis de nombreuses décennies », a déclaré à la presse à Berlin l’inspecteur de la marine Jan Christian Kaack.
La frégate « Hessen », partie du port de Wilhelmshaven en Basse-Saxe (nord), a un équipage de quelque 240 personnes à bord et sera en état d’alerte permanent, a expliqué M. Kaack.
Elle pourra répondre à d’éventuelles attaques avec des missiles, des drones et des « bateaux kamikazes » télécommandés. Pour l’heure, cette frégate sera en mission jusqu’à fin avril.
Sous réserve d’un mandat de l’Union européenne et du Bundestag, la frégate sera chargée de l’accompagnement de navires marchands, afin d’intercepter par exemple des missiles en approche.
L’UE travaille à la mise ne place d’une mission de protection des navires marchands en mer Rouge. Une décision pourrait être annoncée avant la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc le 19 février. Plusieurs pays, dont l’Italie, la France ou la Belgique ont indiqué leur intention d’y participer.
Depuis novembre, les rebelles houthis disent viser les navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden qu’ils estiment liés à Israël, en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie à la guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Leurs attaques ont contraint de nombreux armateurs à suspendre le passage par cette zone où transite 12% du commerce mondial.
En réaction, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale afin de protéger le trafic maritime.
Cette coalition n’ayant pas permis jusque-là un arrêt des attaques, les forces américaines et britanniques, qui avaient menacé les rebelles de frapper leurs positions si ces derniers ne mettaient pas un terme à leurs attaques, ont mené plusieurs frappes depuis sur le Yémen depuis mi-janvier.
L’impact de ces tensions dans cette zone est lourd pour le commerce mondial: le transport maritime de conteneurs par la mer Rouge a chuté de près de 30% sur un an depuis le début des attaques en décembre, selon un responsable du Fonds monétaire international (FMI) dans la région.