La marine italienne arraisonne un bateau avec 16 passeurs à bord

A l’issue d’une surveillance du bateau suspect effectuée en coordination avec le parquet de Catane, l’opération a été lancée à 500 kilomètres au sud-est du port de Capo Passero (est de la Sicile) au moment où les conditions météo devenaient difficiles en mer.

Le bateau arraisonné est défini dans le jargon des spécialistes italiens des secours en mer comme « nave madre » (« navire mère »): ce type de bâtiment reste en haute mer et fait embarquer ensuite discrètement les immigrés sur des plus petites embarcations, qu’il laisse naviguer à leurs risques et périls vers les côtes italiennes.

La surveillance a été effectuée par différents moyens, notamment celui d’un submersible.

Dans la même opération, la Marine militaire a réussi à porter secours à 250 immigrés sur une embarcation mise à la mer par les passeurs de ce bateau, dont l’origine n’a pas été révélée. Les nationalités des passeurs et des clandestins ne sont pas non plus connues.

La « nave madre » a coulé dans la matinée de dimanche, alors qu’un bâtiment de la Marine avait commencé son remorquage vers un port italien, a indiqué celle-ci.

« Pour raisons de sécurité, l’Aliseo a abandonné le remorquage. L’embarcation, qui prenait visiblement l’eau, s’est dressée, s’est penchée sur son côté gauche et a sombré rapidement », a indiqué un communiqué.

Le ministre de la Défense Mario Mauro a félicité la Marine militaire pour « l’excellent résultat » de l’arraisonnement du navire.

« La rapidité de l’intervention a été providentielle, car les conditions météorologiques en mer allaient empirer et l’embarcation où se trouvaient les immigrés, qui était très instable, aurait sûrement fait naufrage », a relevé le ministre.

Antonio Spampinato, commandant local des garde-frontières à Syracuse (Sicile), avait expliqué récemment à l’AFP que les passeurs utilisent un stratagème très lucratif: ils font d’abord monter un grand nombre de demandeurs d’asile sur de gros bateaux de pêche ou des navires cargos. Avant d’arriver dans les eaux territoriales italiennes, ils les transfèrent sur des embarcations plus petites qui les emmènent discrètement jusqu’à la côte.

Un problème pour la marine et les garde-côtes est d’identifier ces « navi madre », doublé de l’impossibilité parfois d’intervenir quand ils naviguent dans les eaux internationales.

Des circuits similaires sont utilisés depuis la Méditerranée orientale pour convoyer de la drogue.

L’Italie a lancé en octobre l’opération « Mare Nostrum », renforçant son dispositif de secours, en coordination avec l’Union européenne.

Un navire amphibie, deux patrouilleurs et deux frégates, plusieurs hélicoptères, dotés d’instruments optiques et à infrarouges, des drones italiens, sont notamment déployés.

Le lancement de « Mare Nostrum » a été décidé à la suite de deux naufrages, qui ont fait respectivement plus de 364 victimes, près de l’île italienne de Lampedusa, et 36 morts près de Malte.

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