La Mauritanie et l’UE s’entendent sur un amendement de leur accord de pêche

Après deux jours de négociations, la partie mauritanienne a accepté l’amendement en deux points concernant la pêche crevettière et la pêche pélagique (espèces de surface), avec comme conditions la protection des ressources halieutiques nationales et la préservation des intérêts des pêcheurs mauritaniens, d’après le chef des négociateurs mauritaniens, Cheikh Ould Ahmed, un conseiller du ministre des Pêches.

En vertu de cet amendement qui a été signé mercredi soir, la flotte européenne est autorisée désormais à s’approcher de certaines zones de pêche jusqu’à 10 miles des côtes, au lieu de 20 miles dans la version précédente du document, ce qui permettra de capturer certaines espèces des crevettes.

De plus, la redevance à verser à Nouakchott baisse, en passant de 420 euros par tonne à 400 euros. En pélagique, trois zones de pêche ont été fixées aux Européens, entre le Cap Timéris (près de Nouakchott) et une zone proche de la frontière sénégalaise (sud).

Les discussions relatives à l’amendement avaient débuté mardi à Nouakchott entre la délégation de l’UE, conduite par Roberto Sazary, et la partie mauritanienne, menée par Cheikh Ould Ahmed.

En juillet 2012, le gouvernement mauritanien et l’UE avaient signé un nouvel accord de pêche, valable pour deux ans à compter du 1er août 2012, après environ quinze mois de négociations. Côté mauritanien, on avait alors expliqué que la partie européenne accorderait à Nouakchott une compensation financière de 113 millions d’euros par an (contre 76,5 par an dans l’accord précédent).

Mais en septembre 2012, cinq pays européens – Espagne, Pologne, Portugal, Lituanie et Lettonie – s’étaient opposés à cet accord et réclamé sa renégociation, se plaignant que la compensation financière devant être versée à Nouakchott était plus élevée que par le passé, sans augmentation proportionnelle des possibilités de pêche.

En mai dernier, une commission du Parlement européen avait rejeté l’accord, estimant qu’il entraînerait un surcoût pour les pêcheurs européens et menacerait leurs emplois. « Dans certains cas, il augmentera les coûts de 300% à 400%, pour un retour non proportionnel », avait dénoncé le président de la Commission de la Pêche, l’Espagnol Gabriel Mato Adrover.

Selon des données officielles mauritaniennes, le secteur de la pêche représente plus de 20% des recettes budgétaires et emploie plus de 36.000 personnes en Mauritanie.

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