« Le processus institutionnel est ancien et il est désormais profondément déconnecté du contexte géopolitique » qui prévalait au temps des accords de Matignon et de Nouméa, signés en 1988 et 1998, et qui prévoyaient des transferts de compétences et trois référendums d’autodétermination, a affirmé Sébastien Lecornu au Sénat.
Il a ainsi estimé que la Guerre froide, entre le monde occidental et l’Union soviétique « n’a eu que très peu d’impact sur les accords de Matignon » et qu’il y avait eu « peu d’ingérence étrangère » également lors des accords de Nouméa dix ans plus tard.
Après l’affaire des sous-marins, « on voit bien que la vraie question est cette balance entre la Chine d’un côté et l’Occident tout entier de l’autre côté que va traverser profondément la société calédonienne », a-t-il assuré.
« Et la vraie question maintenant, elle se pose le 12 décembre prochain: est-ce que les Calédoniens affrontent cette question dans la République ou seuls ? », a expliqué le ministre, promettant que la France « respectera sa parole d’emmener ce processus jusqu’à son terme ».
Concernant les contrats des sous-marins rompus par l’Australie, Sébastien Lecornu a également estimé que les « relations entre la Nouvelle-Calédonie et l’Australie étaient des relations de fait au quotidien », citant comme exemple « les évacuations sanitaires, des échanges de marchandise, des échanges universitaires » et soulignant notamment « l’inter-dépendance sur la question du nickel et de la mine ».
Le ministre se rendra en Nouvelle-Calédonie du 4 au 19 octobre, deux mois avant le troisième et dernier référendum sur l’autodétermination, pour « poursuivre le dialogue » en vue de la période de transition qui suivra, explique-t-il dans un entretien mercredi aux Nouvelles Calédoniennes.
Dans le cadre du processus de décolonisation né de l’accord de Nouméa, deux référendums ont déjà eu lieu les 4 novembre 2018 et 4 octobre 2020 et ont été remportés par les pro-France avec 56,7% des voix puis seulement 53,3%. Celui du 12 décembre est le dernier prévu par cet accord.