Dans une décision rendue le 8 novembre, le tribunal administratif de Pau a demandé au préfet de Nouvelle-Aquitaine d’abroger un arrêté de 2009 réglementant la pêche des poissons migrateurs dans le bassin de l’Adour – à l’embouchure et dans la partie salée du fleuve, ainsi que dans les rivières et canaux du bassin.
Cet arrêté encadrait la pêche des saumons, aloses et lamproies, dans le viseur de plusieurs associations environnementales à l’origine de cette procédure débutée en 2019.
Les juges demandent aussi au préfet de Nouvelle-Aquitaine de « prendre les mesures nécessaires » pour s’assurer que la pêche professionnelle, qu’elle ait lieu dans les eaux fluviales ou maritimes de l’Adour, « ne porte pas atteinte aux objectifs de conservation des saumons, aloses et lamproies au sein du site Natura 2000 que constitue le bassin » du fleuve.
Le 28 octobre, une précédente décision du même tribunal a interdit l’usage du filet dérivant dans la partie fluviale de l’Adour, pointant le manque d’évaluation de son impact sur les populations de migrateurs. Les préfectures des Landes et des Pyrénées-Atlantiques ont jusqu’à la fin de l’année pour établir un nouveau cahier des charges.
Pour l’association Défense des milieux aquatiques, ces décisions actent « la fin de toute forme d’exploitation commerciale dans l’Adour, où 80 à 90 % des captures de saumon et d’aloses sont prélevées dans la partie maritime, essentiellement dans le port de Bayonne ».
Elle avait notamment fait valoir auprès du tribunal administratif l’absence d’une « évaluation des incidences » de la pêche sur ces espèces protégées, dans une aire elle-même protégée.
Le 12 juillet, face à la « brusque diminution » du nombre de saumons dans le bassin de l’Adour, les préfets concernés en Nouvelle-Aquitaine avaient décidé de « suspendre immédiatement » toutes les autorisations de pêche, anticipant (de trois semaines) la fin de la saison.
Sur la base de chiffres relevés fin juin, comptant 600 saumons de l’Atlantique arrivés sur les frayères (zones de reproduction et de ponte dans les cours d’eau en amont), la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) signalait une « évolution très défavorable, comparable aux plus mauvaises années observées » (2018 et 2023).