L’EJF, basée à Londres, a effectué de 2010 à 2012 un long travail de surveillance des eaux de Sierra Leone en s’appuyant sur des pêcheurs artisanaux.
En 18 mois, 252 cas de pêche illégale effectuée par de gros bateaux ont été recensés, selon un rapport rendu public par l’ONG. Des membres d’EJF ont pu approché dix de ces bateaux de pêche industrielle et ont constaté que neuf d’entre eux étaient accrédités pour exporter leurs prises en Europe.
L’association déplore « les faiblesses du contrôle européen révélées par (ses) enquêtes ». « L’UE se repose beaucoup trop sur les déclarations des Etats du pavillon qui ne surveillent pas leurs flottes de pêche en Afrique de l’Ouest », estime dans un communiqué Steve Trent, directeur d’Environmental justice foundation.
Selon le rapport, « l’utilisation de pavillon de complaisance est très courante ».
Dans la plupart des cas recensés par l’association, la pêche illégale est le fait de chalutiers de fond « qui détruisent les fonds marins et provoquent un taux élevé de captures accessoires, dont des requins et des tortues », indique aussi l’EJF.
L’ONG signale également « d’importants volumes de captures illégales transbordés en mer sur des cargos réfrigérés à destination de l’Asie », notamment vers la Corée du Sud.
Le Sierra Leone a très peu de moyens techniques pour surveiller ses eaux territoriales et les contrôles sont également entravés par la corruption ou l’intimidation des agents qui en ont la charge.
Pour lutter contre cette pêche illégale, parfois appelée « pêche illicite non déclarée et non réglementée » (INN), l’ONG préconise de limiter les importations dans l’UE « à des bateaux dont les pavillons appartiennent à des Etats qui surveillent leur flotte ». La mise en place d’un réel système de contrôle des bateaux par GPS est aussi suggérée.
Les informations recueillies par l’EJF ont généré des enquêtes de l’UE, de la Corée du Sud et du Panama qui ont abouti à des condamnations pour plus de 500.000 dollars au total, indique l’ONG.