« 90% des principales rivières à saumons d’Angleterre sont classées +à risque+ ou +probablement à risque+ », notent cette agence gouvernementale et l’institut de recherche Cefas, avec des niveaux de ponte qui ne sont pas suffisants pour assurer le maintien durable des populations.
L’état et le nombre des saumons de l’Atlantique sont un indicateur de la santé et de la propreté des écosystèmes marins et d’eau douce et « la diminution de (leur) population est un signe d’avertissement indiquant qu’il reste encore beaucoup à faire » pour les préserver, relèvent-ils.
« Il y a quarante ans, 1,4 million de saumons retournaient chaque année dans les rivières britanniques. Nous en sommes aujourd’hui à peine au tiers – un nouveau plus bas et une preuve de la crise grandissante de la biodiversité », a déploré le président de l’agence de l’environnement Alan Lovell.
Ce « déclin spectaculaire des stocks de saumons est une tendance internationale », observée en Irlande, en Islande, en Suède et au Canada mais c’est le Royaume-Uni, au coeur d’un scandale de rejets massifs d’eaux usées par les compagnies de eaux, qui enregistre la baisse « la plus prononcée ».
En 2023, près de 4.900 saumons de l’Atlantique ont été capturés à la canne en Angleterre, soit 23% de moins qu’en 2022 et le plus faible niveau depuis 1988. Cette pratique y étant illégale pour cette espèce sauvage, la quasi-totalité d’entre eux ont ensuite été relâchés.
88% des rivières anglaises, que les saumons femelles remontent depuis la mer pour déposer leurs oeufs avant qu’ils ne soient fécondés par les mâles, ne sont pas parvenues à leurs objectifs de conservation en 2023.
En cause, le réchauffement des eaux sous l’effet du changement climatique mais aussi la « pollution agricole » et le « déversement » massif de substances chimiques ou d’eaux usées dans les rivières et les mers, qui ont provoqué de vives inquiétudes au Royaume-Uni ces derniers mois.
« Nous avons besoin que tous ceux qui polluent nettoient derrière eux », a ajouté Alan Lovell, se félicitant de l’annonce par le gouvernement travailliste d’un projet de loi pour « sévir » contre les patrons de compagnies des eaux en introduisant notamment des peines de prison.
