« Nous avons une relation très forte et assez largement des vues communes », a déclaré M. Le Drian à l’issue d’une visite sur les stands du DIMDEX, le salon de l’industrie de défense navale à Doha.
« Nous parlons très franchement. Quand on a éventuellement des appréciations différentes d’une situation, on se le dit. Nous avons une relation saine », a-t-il ajouté devant la presse.
Signe le plus concret du partenariat stratégique entre les deux pays, le Qatar a commandé 24 avions de combat Rafale en 2015 pour 6,3 milliards d’euros.
Le député d’opposition français Bruno Le Maire (Les Républicains), candidat à la primaire de la droite pour l’élection présidentielle de 2017, a récemment déclaré qu’il réexaminerait les relations diplomatiques de la France avec le Qatar et l’Arabie saoudite s’il était élu « en fonction de la « capacité » de ces pays « à remettre en cause leurs liens avec les mouvements islamiques ».
Selon lui, « il y a en France, en Europe, au Moyen-Orient, un islam politique qui est incompatible avec nos valeurs les plus fondamentales ».
Le Qatar, soutien actif des Frères musulmans et de groupes armés radicaux en Syrie, est un allié jugé parfois encombrant, même s’il rejette, comme l’Arabie saoudite, tout lien politique ou financier avec le groupe Etat islamique.
M. Le Drian, qui effectuait sa treizième visite au Qatar depuis sa prise de fonctions en 2012, a défendu au DIMDEX les couleurs de l’industrie française, candidate pour plusieurs contrats de livraison d’armements à Doha (frégates, véhicules de combat…).
« Les discussions en cours (sur ces ventes) se font dans la confiance et dans la franchise », a-t-il assuré.
Le ministre a rencontré au salon l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, de même que le ministre d’Etat à la Défense Khaled ben Mohamed al-Attiya. Ils se sont entretenus de la situation en Syrie et en Libye, où le Qatar exerce une influence sur certains groupes rebelles et clans, et sur les besoins du Qatar en matière d’équipements militaires.