« Depuis le début de l’année, six décès survenus entre les semaines 11 et 13 (du 10 au 30 mars, ndlr) chez des personnes de plus 70 ans porteuses de comorbidités ont été classés comme liés au chikungunya », a noté l’agence sanitaire publique.
Elle précise que « plusieurs décès sont actuellement en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya ».
Santé publique France ajoute que « l’épidémie est toujours en cours avec 4.913 cas confirmés » pour la semaine du 31 mars au 6 avril, contre près de 6.300 la semaine précédente.
« Les indicateurs en lien avec le chikungunya en médecine de ville et aux urgences amorcent une baisse ; un recul de deux semaines supplémentaires est nécessaire pour confirmer ou non le passage du pic épidémique », ajoute SpF.
Depuis le début de l’année, plus de 33.000 cas ont été confirmés, mais le nombre réel est considéré comme beaucoup plus élevé, beaucoup de malades ne se faisant pas dépister.
Depuis la reprise de l’épidémie, 224 hospitalisations de plus de 24 heures ont été enregistrées, dont 196 pour lesquels le chikungunya était le motif d’admission. Parmi ces cas, un quart avait moins de six mois et 46% plus de 65 ans, précise l’agence sanitaire.
Elle indique également que 41 cas graves ont été enregistrés pour l’instant. Reste que les indicateurs en médecine de ville et aux urgences marquent une « légère diminution » pour la semaine du 31 mars au 6 avril.
Cette diminution est plus marquée au CHU Sud, l’hôpital du sud de l’île, la région la plus touchée par le chikungunya où l’activité des urgences a chuté de 22%.
En début de semaine, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion, Gérard Cottelon, avait estimé à « plus de 100.000 » le nombre de Réunionnais touchés par le virus, estimant le chiffre officiel « faux » car tous les malades ne se font pas dépister. L’île compte près de 900.000 habitants.
Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie, mais une campagne de vaccination a été lancée le 7 mars par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, venu sur place.
Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq (Valneva) sont destinées à des personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités, qui peuvent se faire vacciner gratuitement.
Avant la flambée actuelle, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé depuis 2010 à La Réunion. Une grande épidémie y avait touché 260.000 personnes et fait 225 morts entre 2005 et 2006.
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