Le groupe français d’industrie de défense avait remporté l’appel d’offres en 2019 pour construire pour 1,2 milliard d’euros quatre corvettes Gowind et en rénover deux autres en partenariat avec la société roumaine Constanta Shipyard.
Mais le contrat n’a jamais été signé, malgré la volonté des deux pays de l’Otan de renforcer la sécurité en mer Noire, sujet stratégique d’importance croissante depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie l’an dernier.
« La décision d’annuler la procédure a été prise (…) car le soumissionnaire retenu n’a pas signé l’accord-cadre dans les délais demandés par le pouvoir adjudicateur », a indiqué le ministère roumain de la Défense dans un communiqué.
Alors que le groupe néerlandais Damen était arrivé deuxième de l’appel d’offres, Bucarest affirme ne pas avoir les fonds correspondants. « Les fonds nécessaires pour déclarer vainqueur l’opérateur suivant n’ont pas été trouvés », selon le communiqué.
Des médias roumains ont émis l’hypothèse que le contrat n’a pas été signé du fait de tentatives de modifier les conditions contractuelles initiales, notamment les coûts.
Le même appel d’offres avait déjà fait l’objet d’une polémique: selon des médias locaux, des responsables roumains avaient tenté dans le passé de contrecarrer l’offre de Naval Group, pour attribuer le marché à Damen pour des « raisons politiques ».
Sur fond de guerre en Ukraine, la Roumanie, entrée dans l’Otan 2004, a augmenté cette année ses dépenses de défense à 2,5% de son PIB, contre 2% en 2022.
Elle a aussi intensifié les missions de l’Otan, avec plusieurs milliers de soldats sur son sol, dont un groupement tactique dirigé par la France.
Le pays compte aussi moderniser son armée et acheter des équipements, comme des chars américains Abrams, des sous-marins et des navires antimines.
Cette année, il a acquis 18 drones de combat Bayraktar TB2, un contrat de 321 millions de dollars avec la société turque Baykar.
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