NRK fonde ses informations sur une « source haut placée » qui lui a déclaré : « On m’a demandé de faire quelque chose contre ce problème », précisant que l’impulsion venait des services de sécurité russes (FSB).
Interrogée par NRK, l’ambassade de Russie à Oslo a démenti toute ingérence, disant trouver « sans intérêt de commenter des affirmations manifestement fausses ».
Le média visé est le BarentsObserver, site internet installé à Kirkenes (nord-est de la Norvège) qui traite en anglais et en russe l’actualité politique, diplomatique, économique et sociale de l’extrême nord de l’Europe.
Il a beaucoup écrit ces dernières années sur le refroidissement des relations entre la Norvège, membre de l’Otan, et la Russie, sur fond d’intensification des manoeuvres militaires en Arctique.
Ce média est en crise depuis que, lundi, son rédacteur en chef Thomas Nilsen a annoncé être licencié pour « manque de loyauté » envers son employeur, le Secrétariat de Barents qui regroupe les collectivités locales de l’Arctique norvégien (comtés de Nordland, Troms et Finnmark).
M. Nilsen a été soutenu par nombre de ses confrères, qui ont dénoncé une grave atteinte à l’indépendance de la rédaction du BarentsObserver. Cette indépendance est garantie par les statuts du site internet.
Il est de notoriété publique que Moscou trouve les écrits du BarentsObserver biaisés en sa défaveur.
En avril 2014, le consul général de Russie en Norvège, Mikhaïl Viktorovitch Noskov, avait déclaré à un autre média norvégien : « Le BarentsObserver est la voix du Secrétariat de Barents de la Norvège. (…) Il représente les autorités norvégiennes ». Il reprochait en particulier à M. Nilsen sa vision des conflits en Ukraine et en Géorgie.
Interrogé par l’AFP, M. Nilsen a dit ne pas être au courant d’éventuelles pressions russes. Mais « nous savons que c’est la manière dont opère le FSB en Russie. Il s’immisce dans les médias. La seule pensée que cela puisse arriver en Norvège est terrible », a-t-il souligné.