Les toutes dernières manoeuvres ont débuté lundi et doivent durer « plusieurs jours », selon le ministère de la Défense. Elles impliquent une simulation de la destruction d’un avion par des systèmes anti-aériens Pantsir-S1, le ravitaillement en vol de chasseurs MiG-31 et la neutralisation d’une attaque de drones en supprimant leurs signaux de contrôle.
Elles font suite à un exercice naval vendredi, lorsque trois sous-marins à propulsion nucléaire ont fait surface dans les glaces de l’Arctique, une première dans l’histoire de la Russie post-soviétique selon l’armée, et une opération vanté par le président Vladimir Poutine.
Selon l’amiral russe à la retraite Viktor Kravtchenko, interrogé par l’agence Interfax vendredi, « il s’agit d’un entraînement au combat intensif habituel, mais il s’agit aussi d’un signal adressé à nos amis étrangers – les Américains ».
« De toute évidence, l’objectif était de montrer: n’essayez pas de maîtriser les mers du Nord. Nous sommes ici depuis longtemps », jugeait-il.
Vladimir Poutine a fait de l’exploitation économique de l’Arctique une priorité stratégique, notamment via la création d’une voie maritime le long des côtes nord pour relier l’Europe à l’Asie et concurrencer le Canal du Suez.
Cette route maritime, rendue davantage praticable grâce au réchauffement climatique et la fonte des glaces, est amenée à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux.
Côté militaire, la Russie n’a cessé d’accroître son dispositif dans l’Arctique ces dernières années, y rouvrant et modernisant plusieurs bases et aérodromes abandonnés depuis la fin de l’époque soviétique. Elle y a aussi déployé ses systèmes de défense anti-aérienne dernier cri S-400.
En 2019, elle a aussi lancé la première centrale nucléaire flottante du monde, l’Akademik Lomonossov, destinée à faciliter le développement économique de l’Arctique et à alimenter les plateformes pétrolières de cette région riche en hydrocarbures.
Les intérêts de Moscou en Arctique s’opposent à ceux de quatre autres pays, dont les Etats-Unis, qui ont envoyé en février des bombardiers stratégiques s’entraîner en Norvège et déployé des navires l’année dernière en mer de Barents, dans la zone économique exclusive de la Russie.