« Ces dernières années, l’accompagnement scientifique des décisions sur l’achat de l’équipement militaire était très insuffisant, et plusieurs détails sont restés en dehors du champ de vue »‘, a déclaré Dmitri Rogozine, cité par l’agence ITAR-TASS.
« Peut-être, nos chimistes devront créer un dispositif spécial afin de résoudre ce problème » de combustible, a-t-il indiqué.
L’exploitation des navires Mistral nécessite l’utilisation d' »environ 50 sortes d’huiles et de combustibles de fabrication européenne » qu’on ne trouve pas en Russie, a expliqué plus tôt dans la journée une source au sein du secteur de l’industrie de la défense russe, citée par l’agence Interfax.
Le contrat avec les chantiers navals STX de Saint-Nazaire ne prévoit pas de livraison d’huiles et de combustibles européens, et l’utilisation de produits russes « risque de provoquer une panne de moteur », a indiqué cette source.
Après de longues négociations, la Russie et la France ont signé en juin 2011 un contrat de plus d’un milliard de dollars prévoyant la vente de deux puissants navires militaires, des bâtiments de projection et de commandement (BPC) du type Mistral.
Cette annonce avait fait sensation, s’agissant de la première livraison à Moscou de matériels de cette ampleur par un pays de l’Otan.
Une option prise pour la construction en Russie de deux bâtiments supplémentaires a cependant été remise en cause en décembre par M. Rogozine, nommé au gouvernement au printemps.
Ancien représentant russe auprès de l’Otan, ex-leader du parti Rodina (La Patrie), M. Rogozine a pris la défense de l’industrie russe de l’armement, faisant notamment cesser des achats de blindés à l’italien Iveco.
L’ancien ministre de la Défense Anatoli Serdioukov, artisan d’une réforme de l’armée russe et de ces achats d’armements étrangers, a été limogé en novembre, officiellement en raison d’un scandale de corruption. La presse a évoqué l’hypothèse d’une lutte de clans au sein du pouvoir russe.
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