« C’est un bateau de nouvelle génération parce qu’il a été complètement repensé pour optimiser à la fois sa carène et ses productions d’énergie », a expliqué à l’AFP Sylvain Pruvost, président de la Scapêche, soulignant que sa consommation était inférieure d’un tiers à celle des anciens chalutiers de la flotte.
Le nouveau fleuron de l’armement breton, de 41,70 mètres, pourra pêcher différentes espèces de poissons en fonction des saisons, des quotas et des zones de pêche. Il ciblera la lotte, le merlu, le lieu noir, la sardine, le cabillaud, la julienne, la lingue bleue et le sable noir.
Le Jean-Pierre Le Roch, du nom du fondateur en 1969 du groupement des Mousquetaires, maison mère du groupe de distribution Intermarché, entrera en service d’ici une dizaine de jours, après le désarmement de deux chalutiers de 33 mètres vieux de plus de 25 ans.
Le navire exploitera en outre plusieurs types de filets permettant de pêcher des poissons de bonne taille, tandis que les très petits passeront entre les mailles.
Comme tous les autres chalutiers de l’armement, le Jean-Pierre Le Roch pêchera à des profondeurs allant de 150 à 800 mètres. L’armement a arrêté début 2015 de pêcher au-delà de 800 mètres de profondeur, une pratique dénoncée par les ONG qui mettent en avant les conséquences pour la biodiversité des océans de cette pratique.
Le navire, construit dans un chantier espagnol, aura un équipage de 21 marins avec une rotation par tiers. Il bénéficiera d’un espace de travail plus silencieux, d’un stabilisateur pour amoindrir les mouvements de roulis et d’espaces de vie plus vastes.
D’un coût de 8,5 millions d’euros, le navire entre dans l’objectif de diversification des métiers de la Scapêche, destiné à diminuer sa dépendance économique au chalutage profond.
Le pôle agroalimentaire de la Scapêche, qui regroupe les filières de production agroalimentaire des Mousquetaires, a investi près de 20 millions d’euros dans cette diversification au cours des 10 dernières années, ce qui lui a permis de passer de 41% à 16% de poissons pêchés dans les eaux profondes entre 2005 et 2015.
La Scapêche, dont la flotte se compose de 22 navires, emploie 250 marins et une trentaine de personnes à terre. En 2014, l’armement a débarqué près de 16.000 tonnes de poisson frais.
