Un Comité de la conférence de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES) a approuvé les propositions du Panama, soutenue par une quinzaine des Etats membres et de l’Union européenne, pour protéger ces deux squales dont l’existence est menacée par la surpêche pour prélever leurs ailerons. La résolution sera soumise la semaine prochaine à la conférence en réunion plénière.
Au cours du débat de près de trois heures sur le sort des requins Requiem (Carcharhinidae), le Japon et le Pérou ont proposé d’exclure certaines espèces des mesures de protection, ce qui a été rejeté lors d’un vote à bulletin secret par 88 voix contre 29 et 17 abstentions.
Plusieurs délégués ont applaudi la décision, provoquant un rappel à l’ordre du président du Comité, le Britannique Vincent Fleming, tandis que les délégués de l’Union européenne et des Etats-Unis regrettaient le recours à un vote secret sur la protection du requin Requiem : « la transparence est fondamentale », a jugé le délégué européen.
Le débat sur la résolution visant à renforcer la protection des requins-marteaux (Sphynidae) n’a en revanche pris que quelques minutes, avant son approbation par consensus.
Ces deux propositions de résolution ont pour objectif de freiner le lucratif trafic d’ailerons de requin, dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à environ un demi-milliard de dollars.
Le prix des ailerons de requin peut atteindre les 1.000 dollars le kilo sur le marché, notamment à Hong Kong. Les requins-marteaux et les requins Requiem fournissent la moitié des ventes.
« Cette décision d’aujourd’hui est peut-être la plus importante jamais prise pour la préservation des requins », s’est félicité Luke Warwick, directeur pour la protection des requins de l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS).
Si les résolutions sont approuvées en plénière par la conférence, qui s’achèvera le 25 novembre, « le commerce (des ailerons de ces deux espèces de squales) ne sera possible que si leur commerce est soutenable », a-t-il expliqué à l’AFP.
Les gouvernements devraient ainsi « mettre en place et respecter des mesures effectives dans toutes les pêcheries visant à arrêter la surpêche et à restaurer les populations surexploitées », relève une lettre ouverte souscrite notamment par les ONG MarViva, Shark Project, Shark Defenders et SOA Pérou.