Le Conseil fédéral a décidé de prendre position pour un moratoire provisoire sur l’exploitation commerciale de la Zone », explique le gouvernement dans un communiqué.
Il estime que cette exploitation doit être suspendue « jusqu’à ce que l’on dispose de meilleures connaissances scientifiques sur ses effets et que l’on puisse garantir une protection efficace du milieu marin contre ses effets néfastes. »
« La Suisse donne un signal important pour la protection des océans et de leur biodiversité », s’est félicité l’ONG de protection de la nature WWF, tout comme L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui a tweeté « Fantastique nouvelle sur #l’exploitationdesfondsmarin – La Suisse déclare son soutien à un moratoire! »
C’est la position que défendra le pays alpin lors de la 28e session de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA) -un organisme onusien- qui se tiendra à Kingston en Jamaïque en juillet prochain.
L’ISA organise et contrôle toutes les activités liées aux ressources minérales qui se trouvent dans cette partie de l’océan, hors des juridictions nationales.
La « Zone » concernée est définie comme le fonds des mers et le sous-sol au-delà des limites extérieures du plateau continental.
La Zone représente un peu plus de 50% de l’ensemble des fonds marins, souligne Michael Lodge, le Secrétaire général de l’ISA, qui compte 167 membres plus l’Union européenne.
Les richesses minérales qui se trouvent dans cette zone attisent les appétits des Etats et des entreprises privées en raison du rôle crucial qu’elles pourraient jouer dans la transition énergétique mais aussi pour donner un surcroît d’indépendance en termes d’approvisionnement stratégique.
Mais souligne le Conseil fédéral souligne les risques que présentent l’exploitation de ces fonds marins pour l’environnement et le climat.
Selon la Suisse, une majorité des pays membres de l’ISA jugent qu’aucune exploitation minière commerciale dans cette zone océanique internationale ne devrait avoir lieu sans réglementation.
Mais souligne le Conseil, « une quinzaine de pays jusqu’à présent sont allés plus loin et se sont prononcés contre toute exploitation commerciale de la Zone à ce stade, avec ou sans règlementation ».
La Suisse est une place forte du négoce des matières premières. Elle abrite de grandes sociétés comme Glencore, actifs aussi bien dans le charbon, les métaux et le pétrole, ou comme Vitol ou Trafigura, domiciliée à Singapour mais qui dispose d’un gros centre opérationnel à Genève.
Avec un bénéfice net de 17,3 milliards de dollars en 2022, Glencore fait figure de mastodonte dans le courtage des métaux, tels que le cuivre, le zinc, le nickel ou le cobalt.
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