Plus de 13 ans de guerre civile ont mis à mal les infrastructures syriennes, notamment les centrales électriques et les oléoducs, entraînant des coupures de courant qui peuvent durer plus de 20 heures par jour.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi qu’ils autoriseraient la fourniture de carburant et d’électricité à la Syrie pendant six mois afin de faciliter l’accès aux services de base, après la prise de pouvoir à Damas d’une coalition armée dirigée par des islamistes radicaux, qui a chassé le président déchu le 8 décembre.
Khaled Abou Dayy, directeur de la compagnie nationale d’électricité, a déclaré à l’agence de presse nationale Sana que « deux navires de production d’électricité en provenance de Turquie et du Qatar se dirigeaient vers la Syrie », où ils produiront « 800 mégawatts, ce qui équivaut à la moitié de la production actuelle ».
« Des travaux sont en cours pour sécuriser les lignes afin de transporter l’électricité depuis le lieu d’accostage des deux navires », a ajouté M. Abou Dayy, sans plus de détails sur la localisation du site.
Le Qatar et la Turquie, qui soutenaient l’opposition anti-Assad, ont rouvert leurs ambassades à Damas au lendemain de la fuite de Bachar al-Assad à Moscou.
La Turquie entretient depuis longtemps des relations de travail avec le groupe Hayat Tahrir al-Sham, qui a mené l’offensive rebelle ayant mis fin à l’ancien régime, ce qui lui permet de disposer d’une ligne directe avec Damas.
Une délégation du ministère turc de l’Energie s’est rendue dans la capitale syrienne fin décembre.
La Turquie accueille près de trois millions de réfugiés qui ont fui la Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011, et le renversement de l’ancien pouvoir nourrit la perspective que beaucoup rentrent au pays.
Le gouvernement de transition de Damas fait pression pour la levée des sanctions internationales à l’encontre du pays, mais de nombreuses capitales, dont Washington, ont déclaré attendre de voir comment les nouvelles autorités exerceraient leur pouvoir avant de lever les restrictions.
En 2021, le ministre de l’économie Samer al-Khalil avait affirmé que le secteur de l’énergie avait perdu depuis 2011 environ « 100 milliards de dollars en dommages directs et indirects ».