Apparu dans le royaume en 2010, ce poisson d’eau douce originaire d’Afrique de l’Ouest, dont la présence est désormais attestée dans 19 des 76 provinces du pays, détruit les écosystèmes avec de loudres conséquences sur l’industrie piscicole.
De février à août, 1.332 tonnes de tilapias noirs ont été pêchées, tant « en eau naturelles » que « dans des étangs d’élevage », selon la commission parlementaire chargée de lutter contre la propagation de ce poisson.
« Nous avons parlé aux habitants et découvert que la propagation du tilapia s’est aggravée : ils en ont trouvé dans de petits canaux, ce qui n’était pas le cas auparavant », a détaillé auprès de l’AFP le député Nattacha Boonchaiinsawat, son vice-président.
Le gouvernement thaïlandais a fait en juillet de l’éradication de l’espèce une priorité nationale et a incité la population à pêcher ce poisson, offrant 5 bahts (0,42 dollar) par kilo. Elles en ont également encourageé la consommation.
Les autorités ont également relâché des espèces prédatrices pour tenter de le combattre et développent un individu génétiquement modifié pour produire une progéniture stérile.
L’impact de la propagation du tilapia, qui s’est accélérée à partir de 2018, est estimé à au moins 10 milliards de bahts (293 millions de dollars), a déclaré M. Nattacha.
L’espèce, également repérée en Floride (Etats-Unis) ou aux Philippines, se reproduit très rapidement et détruit les écosystèmes en engloutissant petits poissons, crevettes et larves d’escargots.
Une enquête parlementaire est en cours pour déterminer comment cette espèce est arrivée en Thaïlande, a indiqué M. Nattacha.