Ancien sous-officier du corps des Marines, Paul Whelan, 53 ans, est détenu depuis 2018 et purge une peine de 16 ans de prison pour espionnage en Russie, dans une affaire que l’intéressé et Washington jugent montée de toutes pièces.
Mardi après-midi, il a été « frappé au visage » par un nouveau prisonnier, qui lui avait bloqué le passage et à qui il avait demandé de s’écarter, a indiqué son frère, David Whelan, dans un communiqué.
Paul Whelan était en train de travailler dans un atelier de couture de sa colonie pénitentiaire de Mordovie, dans le centre de la Russie.
Les coups assénés par le détenu ont « brisé ses lunettes », selon David Whelan, qui a ajouté que d’autres prisonniers étaient finalement venus en aide à l’Américain, les gardiens ne venant pas.
L’attaque était cette fois « relativement mineure », a affirmé Paul Whelan à sa famille.
Mais ce type d’altercations « peut se produire n’importe quand » et pourrait être « bien plus grave » à cause des « outils tranchants présents dans l’atelier, y compris les cisailles que l’autre prisonnier tenait aujourd’hui », ont prévenu ses proches.
« Paul est une cible car il est américain, et les convictions anti-américaines ne sont pas rares chez les autres prisonniers », a estimé David Whelan.
Paul Whelan a dit avoir informé de cette attaque l’administration pénitentiaire, mais « il est trop tôt pour savoir s’ils prendront des mesures » pour le protéger, a ajouté son frère.
Paul Whelan était agent des services de sécurité d’un groupe américain vendant des pièces détachées pour l’automobile quand il a été arrêté à Moscou en décembre 2018.
Il a toujours qualifié les accusations d’espionnage de coup monté.
Etats-Unis et Russie s’accusent mutuellement de détenir leurs ressortissants respectifs à des fins politiques. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu ces dernières années.
Un autre Américain détenu en Russie, le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich, a vu mardi sa détention provisoire prolongée de deux mois, jusqu’au 30 janvier.
Arrêté fin mars, il est lui aussi accusé d’espionnage, accusations qu’il rejette, tout comme Washington, son journal et ses proches.