Ce message, au ton inhabituellement fort, constituait un ferme signal diplomatique adressé à la Chine, qui accueillait une réunion spéciale des chefs de la diplomatie de l’Asean.
« Nous devons retirer le communiqué des ministres des Affaires étrangères de l’Asean (…) car il y a des modifications urgentes à y apporter », a déclaré une porte-parole de la diplomatie malaisienne.
Elle a précisé que le secrétariat de l’Asean avait d’abord donné son feu vert à la diffusion du communiqué avant de prévenir le ministère qu’il était retiré.
La Malaisie avait publié ce communiqué quatre heures plus tôt, après la réunion qui se tenait à Kunming (sud-ouest de la Chine).
« Nous exprimons nos graves préoccupations sur l’évolution récente et actuelle, qui a érodé la confiance, renforcé les tensions et qui est susceptible de compromettre la paix, la sécurité et la stabilité en mer de Chine méridionale », indiquait le communiqué, sans mettre en cause directement Pékin.
Les raisons du retrait du communiqué restaient floues, dans la mesure où les termes employés étaient similaires à ceux utilisés dans des communiqués récents de l’Asean.
Pékin, avançant des raisons historiques, revendique la souveraineté de la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une région riche en ressources et cruciale pour le commerce mondial.
Pour appuyer ses prétentions, la Chine y mène d’énormes travaux de remblaiement, construisant des îles artificielles et des pistes d’atterrissage pouvant accueillir des avions militaires.
Ces opérations sont effectuées au grand dam des pays riverains, notamment du Vietnam, des Philippines, de la Malaisie ou de Brunei, qui ont également des revendications sur la zone — qui se chevauchent parfois.
Cette déclaration de l’Asean survenait avant une décision juridique imminente de la Cour permanente d’arbitrage de la Haye, saisie par les Philippines face à la Chine.
Mais Pékin a déjà annoncé qu’il ne reconnaîtrait pas la décision de la cour, assurant que sa position était « conforme au droit international » et « ne changera pas ».