Le texte, préparé de longue haleine par le député PS Arnaud Leroy, spécialiste de sécurité maritime, a notamment obtenu le soutien des députés UDI.
Les Républicains ont opté pour l’abstention, même si leur orateur, Gilles Lurton a salué une proposition « assez novatrice », et indiqué qu’il voterait pour à titre personnel. Le Front de gauche a en revanche voté contre, regrettant un texte qui s’inscrit « dans la continuité de la politique maritime française guidée par la course à la compétitivité ».
A l’issue du vote, le secrétaire d’Etat aux Transports, à la Mer et à la Pêche, Alain Vidalies a salué un texte, examiné en procédure accélérée (une seule lecture par chambre), qui « marquera une étape importante » dans la mise en oeuvre de la politique maritime de la France.
Le texte, qui comprend une vingtaine d’articles, entend répondre aux besoins de « simplification, de clarification et de financement » de plusieurs secteurs, allant des armateurs aux conchyliculteurs.
Il vise, entre autres, à poursuivre la modernisation de la gouvernance des ports, modifier le régime d’emploi des gens de mer ou encore favoriser l’essor de l’aquaculture ainsi que des énergies marines renouvelables.
Les dernières heures des débats mercredi après-midi ont été marquées par plusieurs passes d’armes entre les écologistes, avec parfois le Front de gauche, et les socialistes, gouvernement et rapporteur en tête.
Les écologistes et le Front de gauche ont notamment tenté à nouveau, comme lors de l’examen du projet de loi sur la biodiversité, de faire interdire la pratique du chalutage en eaux profondes, se heurtant à un front commun du gouvernement, de l’UDI et de LR.
Les écologistes sont aussi revenus à la charge sur l’interdiction des delphinariums, en vain, M. Vidalies renvoyant aux démarches engagées par sa ministre de tutelle Ségolène Royal.
A plusieurs reprises, M. Vidalies a intimé aux écologistes et aux élus du Front de gauche de ne pas alimenter une « suspicion », selon lui illégitime envers les pêcheurs et professionnels de l’aquaculture, jugeant crucial le développement de cette filière alors que la France « importe 50% de sa consommation ». M. Leroy a souligné pour sa part qu’il entendait donner un coup de pouce à l’aquaculture avec son texte, mais « pas façon Far west ».
Sur la pêche, de façon globale, M. Vidalies a prévenu qu’il ne fallait pas nourrir « l’argument de ceux qui pensent encore aujourd’hui que la France devrait sortir de l’Europe, pêcher chez nous et ne consommer que nos poissons, un discours nationaliste ».