Le chef de la diplomatie russe a également répété que les séparatistes pro-russes devraient participer à la table ronde pour l' »unité nationale » prévue mercredi avec les représentants du gouvernement ukrainien, députés et élites régionales mais à laquelle les chefs séparatistes n’ont pas été invités.
« Lorsque des Ukrainiens tuent des Ukrainiens, je pense qu’on se retrouve aussi près de la guerre civile qu’on puisse l’être », a souligné M. Lavrov dans un entretien à Bloomberg TV.
Le chef de la diplomatie russe a ajouté que dans l’est et dans le sud de l’Ukraine, il y avait déjà une « guerre, une vraie guerre » avec « l’utilisation d’armes lourdes ».
Mardi les services de sécurité ukrainiens ont annoncé que sept militaires ukrainiens avaient été tués par des tirs au lance-roquette d’insurgés pro-russes dans l’Est du pays, en proie depuis des semaines à une insurrection armée.
Si cet environnement « est propice à la tenue d’élections libres et équitables, je ne sais pas ce que +libre et équitable+ peut signifier », a souligné M. Lavrov en référence à l’élection présidentielle anticipée en Ukraine le 25 mai.
Engagé depuis la mi-avril dans une opération à l’encontre des séparatistes dans l’Est, Kiev s’efforçait de lancer mercredi le « dialogue national » encouragé par les Occidentaux, mais sans les séparatistes.
M. Lavrov a réclamé leur implication dans les discussions. « Pour que ce dialogue national réussisse, il est indispensable de s’assurer la participation de toutes les régions d’Ukraine, pas seulement celles de l’est et du sud mais aussi celles à l’ouest où se pose le problème de l’auto-détermination pour quelques minorités », a-t-il dit.
Mais le chef de la diplomatie russe a insisté sur le fait que Moscou n’avait « aucune intention » d’envoyer des troupes dans l’Est de l’Ukraine.
Il a également déclaré qu’il soupçonnait « fortement » la présence de mercenaires occidentaux, notamment américains, en Ukraine. « Aujourd’hui ces rumeurs refont surface et nous aimerions savoir si elles sont fondées au non », a-t-il ajouté.
Au sujet de la bonne exécution par la France du contrat de construction de deux navires de guerre de type Mistral destinés à la Russie, M. Lavrov a répondu que la France était « plus sérieuse quant à ses obligations contractuelles que le gouvernement ukrainien en ce moment ». Interrogé s’il pensait au gaz, il a acquiescé de la tête.
« Beaucoup si ce n’est la plupart des pays européens n’ont pas envie d’une confrontation avec la Russie, surtout sur le plan économique. Nous n’allons pas manquer à une seule obligation contractuelle, que ce soit en Europe ou ailleurs. Je pense que c’est la manière dont devrait se comporter tout homme d’affaire et tout homme politique sérieux », a-t-il dit.