« Une marée noire occasionnée par l’un des nombreux navires qui va bientôt frayer dans les eaux de l’Arctique, alors que la période de navigation s’allonge, pourrait avoir des conséquences graves pour l’environnement et les emplois des populations nordiques », a estimé Leona Aglukkaq, ministre canadienne de la Santé d’origine inuit et représentante d’Ottawa à ce forum régional.
Elle s’exprimait lundi à l’ouverture d’une réunion de trois jours du Conseil tenue à Whitehorse, dans le nord-ouest canadien. Le Canada a en effet hérité en mai, pour deux ans, de la présidence tournante de ce forum intergouvernemental rassemblant les pays riverains de l’Arctique: Canada, Danemark, Etats-Unis, Finlande, Islande, Norvège, Russie et Suède.
« Il est essentiel (…) de travailler à la prévention d’une marée noire dans l’Arctique », a insisté la ministre dans son discours d’ouverture.
Avec la fonte accélérée de la banquise, les transporteurs maritimes lorgnent la voie navigable dite du « Passage du Nord-Ouest » –reliant océans Pacifique et Atlantique via un dédale d’îles canadiennes–, mais Ottawa ne dispose pas des moyens d’interventions adaptés à un éventuel accident.
« Le Canada prévoit de rédiger des directives pour le tourisme arctique », a indiqué en outre Mme Aglukkaq, alors que les navires de croisières sont de plus en plus nombreux à s’aventurer dans ces hautes latitudes.
Forum intergouvernemental fondé en 1996, accueillant également 12 pays observateurs (Allemagne, Chine, Corée du Sud, Espagne, France, Inde, Italie, Japon, Pays-Bas, Pologne, Royaume-Uni et Singapour), le Conseil promeut la coopération en matière de protection de l’environnement, d’exploitation pétrolière et minière, de trafic maritime, de pêche et de tourisme.