Ottawa a jusqu’à vendredi pour faire valoir ses revendications territoriales devant la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
C’est dans ce contexte que, selon le quotidien national du Canada, le bureau du Premier ministre Stephen Harper a demandé aux fonctionnaires en charge de ce dossier de plancher à nouveau sur les demandes du pays afin qu’elles incluent le Pôle Nord géographique et « les richesses du fond marin » alentour.
« Le Premier ministre n’est pas prêt à abandonner la revendication du Pôle Nord géographique à la Russie et au Danemark », note le journal torontois, citant de hauts responsables du gouvernement canadien.
Elu en 2006, M. Harper a fait de la défense de la souveraineté canadienne sur le Grand Nord un cheval de bataille de sa politique. « Notre gouvernement est en train d’assurer notre souveraineté dans le Nord », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Premier ministre canadien, Carl Vallée, sans confirmer ni démentir les informations du Globe and Mail.
« Les détails de la demande du Canada seront rendus publics après son dépôt devant la Commission des limites du plateau continental (Nations Unies) », a-t-il ajouté, remarquant que d’ici là « tout autre commentaire serait prématuré ».
L’Océan arctique, que se partagent le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la Norvège et la Russie, regorge de ressources naturelles dont l’exploitation apparaît désormais envisageable grâce au recul de la banquise engendré par le réchauffement climatique. Le sous-sol de cette région pourrait ainsi contenir 22% des réserves mondiales d’hydrocarbures conventionnelles non découvertes, selon l’agence américaine de l’Energie (EIA).
Lors d’une mission très médiatisée à l’été 2007, la Russie avait planté son drapeau dans les abysses de l’Océan arctique, à la verticale du Pôle Nord géographique, revendiqué par Moscou.
Créée par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de l’ONU, la Commission des limites du plateau continental doit déterminer les droits permis aux pays riverains au-delà de leur Zone économique exclusive de 200 milles marins.
Outre l’Arctique, le Canada est apparu décidé ces dernières semaines à réclamer des droits au large de l’île française de Saint-Pierre-et-Miquelon, dans le golfe du Saint Laurent (Est). Des forages exploratoires y sont menés depuis un an afin de confirmer la présence de pétrole.