Partis à bord d’un petit voilier, une poignée de membres de cette association a allumé des feux rouges devant le cargo long de 150 mètres, désormais dans un état de délabrement avancé et amarré à un quai du port depuis novembre 2008.
« C’est la sixième année que le navire est là et nous avons l’impression que les administrations concernées par le dossier traînent des pieds », a expliqué à la presse Jean-Paul Hellequin, président de Mor Glaz.
« Le droit de la propriété en France est un peu sacré et absolu. Donc, pour prendre le bateau et le démanteler, ça paraît incroyablement compliqué, alors que ce n’est qu’une question de volonté politique », a estimé Christian Bucher, vice-président de l’association. « Ca paraît tout à fait anormal qu’un bateau de cette taille encombre le port de Brest depuis autant d’années », a-t-il ajouté.
A la Chambre de commerce et d’industrie de Brest, gestionnaire du port, on assure qu’une procédure de saisine d’un juge afin d’obtenir la vente du navire va être lancée avec la région Bretagne, sans plus de précision cependant.
Une dizaine de navire de commerce sont immobilisés dans les ports français, selon l’association Robin des Bois, qui cite notamment le Rio Tagus, à Sète depuis quatre ans ou le thonier Marginella, à Cherbourg depuis 2007.
Selon elle, cette difficulté à gérer la fin de vie des navires à un effet pervers: les inspecteurs de la sécurité maritime dans les ports peuvent avoir tendance à laisser partir des navires en mauvais état de peur que les armateurs n’aient pas les moyens de procéder aux réparations et qu’ainsi le port se retrouve avec un nouveau « navire ventouse » à quai, a assuré à l’AFP Jacky Bonnemain, porte-parole de Robin des Bois.
Ce dernier craint en outre que le Captain Tsarev subisse le même sort que le Cosette, immergé en urgence au début du mois au large de la Martinique, en raison de son état de délabrement avancé qui faisait craindre qu’il ne coule à tout moment à quai, menaçant les installations portuaires.
Navire sans pavillon de 99 mètres, le Cosette était amarré dans le port de Fort-de-France depuis près de cinq ans.